Un Rwandais accusé de génocide à nouveau arrêté en Allemagne
Un Rwandais soupçonné de participation au génocide de 1994, arrêté en Allemagne sur mandat international émis par le Rwanda puis relâché le 5 novembre, a été de nouveau incarcéré, sur mandat allemand, a annoncé mardi le parquet général fédéral allemand.
Onesphore Rwabukombe, un Hutu de 51 ans, "est fortement soupçonné d’assassinats et de génocide (. . . ) au détriment des membres de l’éthnie Tutsi", selon un communiqué du parquet général fédéral.
Le suspect a déjà été incarcéré de juillet à novembre, jusqu’à ce qu’un tribunal de Francfort ordonne sa remise en liberté. Les juges avaient tiré les conséquences d’une décision du 8 octobre de la chambre d’appel du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) selon laquelle les conditions d’un procès équitable pour génocide au Rwanda n’étaient garanties pour aucun accusé.
M. Rwabukombe est l’ancien maire de Muvumba. Kigali l’accuse d’avoir ordonné et participé à des massacres de Tutsis, principales victimes du génocide qui a fait 800. 000 morts en 1994, selon l’ONU.
En novembre, pour la même raison, le tribunal de Francfort avait également remis en liberté Callixte Mbarushimana, un des dirigeants en exil des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), mouvement hutu rebelle basé dans l’est de la République démocratique du Congo.
Mais le 18 décembre, le procureur général fédéral a lancé un nouveau mandat d’arrêt basé sur "les propres informations dont dispose le parquet fédéral", selon un communiqué de ce dernier.
Le suspect, arrêté lundi dans la région Francfort, a été présenté devant un juge qui l’a placé sous mandat de dépôt, selon ce communiqué, qui précise que les motifs ne peuvent être dévoilés pour l’instant. La justice allemande enquêtait sur lui depuis mars, a-t-on indiqué de même source
Le 9 novembre, les autorités allemandes avaient arrêté, toujours à Francfort, Rose Kabuye, 47 ans, une proche du président rwandais Paul Kagame.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré en 2006 par la France, Rose Kabuye avait été transférée à Paris où elle avait été placée sous contrôle judiciaire après avoir été inculpée pour complicité d’assassinats et association de malfaiteurs, le tout en relation avec une entreprise terroriste.
Paris la recherchait dans le cadre de l’enquête sur l’attentat contre le président Habyarimana en 1994, qui a déclenché le génocide. Mme Kabuye a été autorisée lundi à retourner au Rwanda pour les fêtes.
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