Mugabe appelle son parti à « l’unité » et refuse de suivre Bush vers la sortie

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a appelé ses partisans à « l’unité » pour protéger son parti, assurant qu’il n’accompagnerait pas son homologue américain George W. Bush, en fin de mandat, « vers sa mort politique ».

Publié le 20 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

"Le message de ce meeting est que nous devons être unis contre toutes les forces de désunion, toutes les forces qui à l’intérieur et à l’extérieur du pays cherchent à détruire notre unité", a déclaré M. Mugabe lors de la clôture du congrès annuel de son parti à Bindura, ville située à 80 km de la capitale.

Le chef de l’Etat a de nouveau affirmé qu’il ne quitterait pas le pouvoir malgré les appels à la démission de nombreux pays comme la Grande-Bretagne, la France ou les Etats-Unis.

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"Ils veulent maintenant renverser le gouvernement de Mugabe. +Mugabe doit partir, Mugabe doit partir parce que Bush part+ (. . . ) Les Zimbabwéens refusent que l’un de leurs fils doive accompagner Bush vers sa mort politique", a-t-il lancé.

"Cela n’a pas d’importance ce qui va se passer, le Zimbabwe est mon pays", a martelé le leader de l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (Zanu-PF), au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1980.

M. Mugabe avait déjà affirmé la veille que le pays lui appartenait. Washington avait aussitôt répliqué qu’il se trompait: "La dernière fois que j’ai vérifié, le Zimbabwe appartenait aux Zimbabwéens", avait déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.

Face aux pressions, M. Mugabe a enjoint samedi son parti à resserrer les rangs pour ne plus perdre les élections comme en mars, première défaite de la Zanu-PF depuis son arrivée au pouvoir en 1980. Elle avait perdu en raison des divisions internes et d’une impopularité croissante liée au marasme économique.

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"Si vous êtes unis, toutes les autres formations (. . . ) deviendront inutiles. Ce sera facile de remporter les élections quand elles seront fixées", a-t-il déclaré devant des milliers de partisans.

"Nous ne voulons pas encore avoir honte comme en mars. Si des élections sont organisées, nous devons être sûrs de la victoire. Les provinces doivent maintenant commencer à rajeunir le parti", a réclamé le plus vieux chef d’Etat africain, 84 ans.

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Ce dixième congrès intervient alors que le pays est plongé dans la paralysie politique depuis la réélection en juin du président Mugabe, lors d’un scrutin où il était seul en lice.

Le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai était arrivé largement en tête au premier tour de la présidentielle en mars mais il avait boycotté le second tour pour protester contre la violence déchaînée dans l’entre deux tours. Son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) avait lui remporté les législatives.

Le chef de l’Etat et son rival ont tenté de sortir de la crise en signant mi-septembre un accord de partage du pouvoir, resté lettre morte depuis.

Les deux hommes n’arrivent pas à s’entendre, notamment sur la répartition des ministères clés, et M. Tsvangirai a posé vendredi comme première condition à la poursuite des négociations l’arrêt des enlèvements et la libération de plus de 40 militants de son parti et défenseurs des droits de l’Homme.

A cette impasse s’ajoute une crise humanitaire sans précédent, qui traduit tant la paralysie politique que l’effondrement de l’économie. Une épidémie de choléra a déjà fait depuis août plus de 1. 100 morts et continue de se propager, selon l’ONU.

Des millions de personnes sont menacées de famine, la production est au point mort et l’inflation dépasse l’entendement avec en juillet un taux annuel de 231 millions %.

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