Soudan: des milliers de civils ont fui Abyei après de nouvelles violences

Des milliers de civils ont fui la ville d’Abyei, située dans une région pétrolifère disputée du centre du Soudan, après de nouveaux heurts, a indiqué dimanche un haut responsable.

Publié le 14 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Les dernières violences ont opposé vendredi policiers et soldats des unités intégrées mixtes (JIU).

Ces unités, composées de forces de l’armée soudanaise et des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire pour la libération du Soudan (SPLM), étaient censées rétablir la sécurité dans la région, où d’intenses combats en mai avaient fait craindre une reprise de la guerre civile.

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« La population en général, en raison du caractère sensible de la zone et de son expérience après ce qui s’est passé en mai, ne veut entendre aucun tir. Cela lui fait peur », a déclaré à l’AFP Arop Moyak, l’administrateur en chef d’Abyei.

« Ceux qui sont partis ne sont pas moins de 3. 000, mais il y a des signes selon lesquels certains d’entre eux sont en train de revenir », a-t-il ajouté.

Une personne a été tuée et de quatre à dix autres ont été blessées lorsqu’un échange de tirs a eu lieu entre policiers et soldats.

Les violences auraient éclaté après une dispute entre un vendeur sur un marché et un soldat, selon des responsables de l’aide humanitaire.

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« La majorité des commerces sont fermés, beaucoup de commerçants font leurs bagages. Nous n’avons pas d’évaluation exacte, mais le problème est dans le centre-ville. Dans la périphérie, il y a encore des gens qui restent », a affirmé un travailleur humanitaire à l’AFP.

D’après des témoins, la situation était calme dimanche à Abyei. Mais des responsables humanitaires estiment que les heurts marquent un recul dans les efforts en vue de rétablir la sécurité.

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Le chef de la mission de l’ONU au Soudan, Ashraf Qazi, a déploré les violences, appelant au calme pour permettre l’application de la « feuille de route » établie en juin après les combats perçus comme la plus grave menace pour l’Accord de paix global (CPA), signé en 2005 entre Khartoum et le SPLM.

Cet accord avait mis un terme à une guerre civile de 21 ans ayant fait plus de 1,5 million de morts. Mais le statut d’Abyei, revendiquée par les deux parties, reste problématique.

La « feuille de route » autorisait le retour de dizaines de milliers de personnes déplacées par les violences et la mise en place d’une administration intérimaire, et demandait également un arbitrage international pour régler le conflit.

Arop Moyak, l’administrateur en chef d’Abyei, a établi un budget de 287 millions de livres soudanaises (130 millions de dollars) pour 2009, mais dit n’avoir toujours rien reçu de la part de la présidence soudanaise.

« Jusqu’ici, nous n’avons rien reçu du président, ce qui rend nos mouvements vers la construction de la paix difficiles », a-t-il dit.

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