Une « petite phrase » de l’ambassadeur de France fait polémique
Une « petite phrase » ironique de l’ambassadeur de France à Dakar, Jean-Christophe Rufin, fait polémique au Sénégal, une vice-présidente du Sénat ayant même demandé des « excuses publiques ».
« Au Sénégal, il est très difficile de garder des secrets. Tout le monde sait tout, où tout le monde croit tout savoir, donc dit n’importe quoi, et donc nous préférions dire les choses comme elles sont, le dire de façon transparente », a déclaré mercredi l’ambassadeur en conférence de presse.
Il s’exprimait avant l’octroi d’une aide financière massive de Paris à Dakar, d’un montant de 125 millions d’euros, et faisait référence aux « fuites » parues dans la presse sénégalaise sur le montant exact du prêt.
Mais vendredi, la 7e vice-présidente du Sénat Mme Sokhna Dieng Mbacké publiait, dans un journal, une « lettre ouverte » à l’ambassadeur intitulée « Permettez, Excellence, un peu de respect », qualifiant ce « jugement de valeur » de « déplacé, choquant, voire méprisant et insultant ».
Avec une virulence certaine, elle a accusé l’ambassadeur, écrivain célèbre et ancien responsable humanitaire, de ne pas être « un diplomate de carrière » et d’être « entré dans la diplomatie par effraction », lui demandant de se « ressaisir » et de présenter des « excuses publiques ».
Vendredi en fin de matinée, un communiqué de presse de l’ambassadeur a indiqué que « ce propos liminaire, improvisé sur le ton de la plaisanterie, a été tenu au côté du Ministre d’Etat, ministre des Finances et de nombreux témoins qui en ont perçu le caractère ironique et affectueux et n’en ont nullement été choqués ».
« Il se peut que ma sincérité dérange. Certains sont en droit de préférer des diplomates plus silencieux, voire plus dociles », a-t-il relevé.
« Le long combat que j’ai mené depuis 25 ans pour l’Afrique et le développement ne permet pas de me soupçonner du moindre mépris à l’égard de ce continent et de ses peuples », a-t-il souligné.
Samedi, la presse sénégalaise revenait sur cette polémique, Sud Quotidien écrivant notamment: « la main qui reçoit est toujours celle d’en dessous. Celle qui donne ne manque pas, paternellement, condescendante, de nous rappeler notre condition de cigale chantant et dansant tout l’été »
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