Le général au pouvoir s’engage à libérer le président déchu
Le général au pouvoir en Mauritanie depuis le putsch d’août s’est engagé à libérer « sans conditions » le président déchu, un « premier élément de réponse » aux exigences de la communauté internationale, ont indiqué vendredi l’Union européenne et l’Union africaine.
Une délégation internationale, qui s’est rendue dimanche en Mauritanie, a reçu « l’engagement du général Mohamed Ould Abdel Aziz à libérer le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi sans conditions au plus tard le 24 décembre 2008 », a indiqué dans un communiqué l’ambassadeur de l’UA auprès de l’UE, Mahamat Saleh Annadif, qui menait cette délégation.
Jusqu’à présent, le président déchu est maintenu en résidence surveillée dans le village de Lemden (250 km de Nouakchott).
« La libération inconditionnelle du président Abdallahi serait un premier élément de réponse aux exigences formulées par la communauté internationale » le 21 novembre, a-t-il ajouté.
Une porte-parole de la présidence française de l’Union européenne a confirmé l’engagement du général Abdel Aziz et a également estimé qu’il s’agissait d’un « premier élément de réponse ».
La communauté internationale réunie le 21 novembre autour de l’Union Africaine à Addis Abeba, avait décidé de donner une nouvelle chance à la négociation en Mauritanie en envoyant une « mission de haut niveau sur place » avant de lancer éventuellement un processus de sanctions.
Malgré ce pas positif du général qui a pris le pouvoir lors d’un putsch le 6 août, les participants à la réunion de Bruxelles vendredi (UA, UE, Ligue arabe, ONU, Organisation de la conférence islamique et Organisation internationale de la Francophonie) appellent à « poursuivre les efforts conjoints sous l’égide de l’UA », selon le communiqué de l’ambassadeur.
Ils confirment également « l’intention de leurs organisations respectives de tirer les conclusions de l’impasse persistante à ce stade et de prendre les mesures appropriées ».
L’UE a menacé la Mauritanie de sanctions, qui pourraient passer par une suspension des relations diplomatiques ou de l’aide au développement (hors aide humanitaire).
Ce n’est pas la première fois que la Mauritanie serait soumise à ces sanctions. Après le coup d’Etat du 3 août 2005, qui avait renversé le régime du président Maaouiya Ould Taya, l’UE avait en effet en partie gelé son aide au développement, jusqu’à mai 2006.
Au total, environ la moitié seulement des 117 millions d’euros d’aide au développement prévus sur la période 2002-2007 avait été versée.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays préside l’UE, avait évoqué en novembre des sanctions individuelles, comme des interdictions de voyage. « Comment pourrions nous viser le peuple mauritanien déjà si pauvre? », avait-il relevé.
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