Sahara occidental: le Polisario appelle l’UE à « ranimer » les négociations

Le chef du Front Polisario Mohammed Abdelaziz, reçu pour la première fois à la Commission européenne, a appelé l’UE à « ranimer » le processus de négociations sur le statut du Sahara occidental.

Publié le 11 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Le processus en cours sous l’égide de l’ONU "est en panne", a-t-il déclaré à l’AFP, après sa rencontre avec la commissaire aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner.

Cette panne est due à "l’intransigeance du Maroc qui refuse de collaborer honnêtement avec l’ONU pour favoriser la mise en oeuvre d’un processus référendaire qui devrait permettre au peuple sahraoui de choisir librement son devenir", selon lui.

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"Nous avons attiré l’attention de la commissaire sur la nécessité pour l’Europe de contribuer substantiellement à ranimer ce processus et à l’encourager", a poursuivi M. Abdelaziz.

"L’Europe a la possibilité de mettre son poids, d’exercer son influence, pour encourager les deux parties à reprendre les négociations pour favoriser l’aboutissement du processus du paix", a-t-il encore insisté.

Le leader indépendantiste a été "reçu à sa demande" par Mme Ferrero-Waldner, a-t-on indiqué à la Commission, précisant que Bruxelles "soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable".

Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc. Les indépendantistes du Polisario, soutenu par l’Algérie, ont combattu pour l’indépendance du territoire jusqu’à la conclusion d’un cessez-le-feu en 1991 sous l’égide de l’ONU.

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Les deux camps négocient depuis 2007 à Manhasset, dans la banlieue de New York, une solution politique à ce contentieux, en vain jusqu’à présent.

Le Maroc propose une large autonomie du Sahara occidental sous sa souveraineté et ne négocie à Manhasset que sur cette base. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination, qui offre aux Sahraouis le choix entre l’indépendance, l’autonomie ou le rattachement au Maroc.

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M. Abdelaziz a d’autre part mis en garde jeudi l’Union européenne sur les conséquences possibles du nouveau "statut avancé" qu’elle a offert au Maroc en octobre. Ce statut prévoit un renforcement des relations UE-Maroc dans le domaine politique et une intégration progressive du royaume dans le marché intérieur de l’UE.

"Nous ne nous opposons pas à des relations privilégiées entre l’UE et le Maroc (. . . ) pourvu que les conditions dans lesquelles cet accord est conclu soient bien claires", a-t-il déclaré.

L’UE, qui répète régulièrement son attachement à l’"autodétermination du peuple du Sahara occidental", doit préciser que l’accord avec le Maroc "ne porte pas" sur le territoire du Sahara occidental, a-t-il encore jugé.

Sinon ce serait "une forme de participation de l’UE à l’entreprise coloniale d’agression marocaine contre le peuple sahraoui, ce serait attentatoire à l’éthique de l’UE et le peuple sahraoui y verrait une agression caractérisée contre lui", a prévenu M. Abdelaziz.

Cela "ne pourrait que contribuer à créer une déstabilisation et des guerres à n’en plus finir au Maghreb", a-t-il encore ajouté.

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