Meles dit que les troupes Amisom veulent se retirer, Kampala dément

Le Premier ministre éthiopien a affirmé jeudi que le Burundi et l’Ouganda, dont les troupes forment la force de paix de l’Union africaine en Somalie, voulaient se retirer de ce pays avant le départ des soldats éthiopiens prévu début 2009, mais l’Ouganda a aussitôt démenti.

Publié le 11 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Nous étudions en ce moment tous les aspects de notre retrait (de Somalie). La question principale est de s’assurer que les soldats de la paix ougandais et burundais puissent se retirer en toute sécurité », a déclaré le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, devant le Parlement en répondant à la question d’un parlementaire.

L’Ouganda et le Burundi « nous ont déjà informés qu’ils souhaiteraient se retirer avant que nous le fassions, et nous attendons seulement que des bateaux et des avions arrivent en Somalie pour qu’ils puissent organiser leur retrait », a-t-il ajouté.

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Peu après, l’Ouganda a catégoriquement démenti vouloir se retirer de l’Amisom.

« C’est totalement faux et c’est contraire à tout ce que nous avons dit. Notre position a toujours été que, si l’Ethiopie se retire de Somalie, nous y augmenterons notre présence », a réagi à l’AFP le ministre adjoint ougandais des Affaires étrangères Okello Oryem. « Je suis surpris par cette déclaration. L’Ouganda est prêt à envoyer un bataillon supplémentaire si nécessaire », a-t-il ajouté.

Jeudi, Meles Zenawi a également affirmé que « l’UA (nous) a également informés qu’elle souhaitait que ses troupes soient hors de Somalie avant notre retrait ».

L’UA a demandé « un soutien en matière de sécurité et de transport afin d’assurer le retrait en sécurité des troupes », a affirmé M. Meles.

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« Nous ne reviendrons jamais sur notre décision quoi que la communauté internationale dise ou fasse. Nous pouvons partir demain ou les jours d’après, mais notre position est d’assurer que les soldats de la paix de l’UA puissent se retirer en sécurité grâce à des moyens logistiques suffisants », a expliqué M. Meles.

« Même s’ils (soldats de la paix) changent d’avis et restent, ou si la communauté internationale échoue à leur fournir les services de transport nécessaires, nous ferons tout pour nous retirer sans retard », a-t-il martelé.

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La Somalie est en guerre civile depuis 1991.

L’Amisom, constituée de 3. 400 hommes (tous ougandais ou burundais), loin des 8. 000 hommes initialement prévus, est déployée depuis mars 2007 en Somalie, mais reste mal équipée et sous-financée.

L’armée éthiopienne, qui intervient officiellement depuis fin 2006 en Somalie voisine, a annoncé son retrait total du pays d’ici début 2009.

Interrogé par l’AFP après les déclarations de M. Meles, un haut responsable de l’UA s’exprimant sous couvert d’anonymat a reconnu « que les soldats de l’Amisom sont inquiets depuis l’annonce du retrait éthiopien ».

« Notre politique est d’essayer de renforcer l’Amisom, et de convaincre les contingents déjà présents de rester. Nous n’avons pas encore été informés officiellement de cette volonté de retrait par les deux pays », a ajouté ce haut responsable.

De son côté, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a de nouveau lancé mercredi un appel au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il autorise le déploiement de Casques bleus en Somalie pour éviter un vide sécuritaire.

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