RDC/pourparlers: les délégations rencontrent séparément le médiateur

Les délégations de la rébellion de Laurent Nkunda et du gouvernement congolais rencontraient séparément jeudi à Nairobi Olusegun Obasanjo, médiateur dans la crise dans l’est de la République démocratique du Congo, qui a fait état mercredi de « blocage » des pourparlers.

Publié le 11 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Les deux délégations et le médiateur sont présents » dans les locaux des Nations unies à Nairobi où se sont déroulés les pourparlers depuis lundi, a précisé à l’AFP Jens Laerke, un porte-parole de l’ONU. « Le médiateur rencontre séparément les délégations », a-t-il dit.

M. Laerke n’était pas en mesure de préciser si les deux délégations auraient une rencontre directe ce jeudi.

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De lundi à mercredi, les délégations s’étaient retrouvées dans ces locaux pour leurs premiers pourparlers directs.

Mercredi, M. Obasanjo a évoqué un « blocage » des négociations à la volonté, selon lui, du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP, rébellion) de discuter de la situation globale en RDC et non pas simplement du conflit au Nord-Kivu (est) et de l’absence de pouvoir de décision de la délégation rebelle aux pourparlers.

Plus tôt jeudi, le porte-parole du CNDP, Bertrand Bisimwa, avait indiqué être présent avec sa délégation au siège de l’ONU, malgré ses menaces de quitter les pourparlers mercredi soir.

Le porte-parole a déclaré à l’AFP « attendre de rencontrer M. Obasanjo pour savoir ce qu’il a à nous dire », se disant « surpris » par les propos du médiateur.

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« Nous avons le plein mandat de négocier (. . . ) alors que la délégation gouvernementale, elle, n’en a pas », a protesté M. Bisimwa, estimant que les déclarations du médiateur était « une manière de (nous) récuser ».

« On nous demande d’adapter nos revendications au mandat du médiateur (. . . ) et de les ramener sur des problèmes locaux qui ont comme causes principales des problèmes nationaux (. . . ) ce qui est irréaliste », a-t-il lancé.

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« La cause du problème de la sécurité, c’est l’absence de +leadership+ au sommet de l’Etat (congolais) capable de sécuriser la population », a estimé M. Bisimwa.

« Lorsque nous demandons que les contrats miniers chinois en RDC soient revisités, ces contrats ne concernent pas que l’Est du pays; en outre, il n’y a pas que l’opposition politique aux Kivus (Nord et Sud) qui est réduite au silence, c’est l’opposition au niveau national », s’est-il exclamé, ajoutant: « On ne voit pas pourquoi on nous refuserait de poser les problèmes de nos compatriotes congolais ».

Mercredi, M. Obasanjo avait indiqué que son mandat ne couvrait que la crise au Nord-Kivu et que la médiation avait déjà accepté de l’élargir à « l’est de la RDC ».

Le Nord-Kivu fait face depuis fin août à une reprise des affrontements entre d’un côté le CNDP et de l’autre l’armée et divers groupes armés. Le CNDP a décrété unilatéralement un cessez-le-feu fin octobre, qui a permis le maintien d’un calme très précaire.

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