RDC: « le massacre de Kiwanja » a fait au moins 150 morts, selon HRW

Au moins 150 civils ont été tués les 4 et 5 novembre dans la ville de Kiwanja, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la plupart exécutés sommairement par la rébellion de Laurent Nkunda, selon un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié jeudi à Kinshasa.

Publié le 11 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Sur la base de plus de cent entretiens (. . . ) Human Rights Watch estime qu’au moins 150 personnes ont été tuées les 4 et 5 novembre à Kiwanja », peut-on lire dans ce rapport.

« La plupart des personnes tuées à Kiwanja ont été exécutées sommairement le 5 novembre par les forces du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du commandant rebelle Laurent Nkunda », assure HRW.

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Il s’agit « du pire massacre dans la province du Nord-Kivu en deux ans », estime l’organisation de défense des droits de l’Homme, dont le siège est à New York.

La ville de Kiwanja, située à environ 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu, était passée sous contrôle rebelle le 29 octobre. Mais des milices pro-gouvernementales Maï-Maï avaient brièvement repris la localité le 4 novembre.

Le 5 novembre, le CNDP avait lancé une contre-offensive. « Après avoir rétabli leur contrôle sur Kiwanja, les rebelles ont lancé une opération brutale contre les éventuels combattants Maï-Maï restants ou leurs sympathisants supposés », affirme HRW.

« Selon des témoins, les combattants ont fait irruption dans les maisons, demandant de l’argent et des téléphones portables puis ont tué les hommes et les adolescents qui s’y trouvaient », rapporte l’organisation.

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Au moins 14 enfants, 8 femmes et 7 personnes âgées ont également été tuées dans cette vague de violences, selon HRW.

Dans les jours qui ont suivi, les troupes du CNDP ont tué une dizaine d’autres civils, commis des viols et détruit les camps de déplacés de la zone, ajoute HRW, qui précise que les milices Maï-Maï ont aussi tué au moins six personnes lors de leur bref contrôle de la ville.

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La Mission des Nations unies en RDC (Monuc) disposait alors de 120 Casques bleus à Kiwanja, mais ils « n’ont pas été capables d’arrêter le meurtre et le viol de civils », déplore l’ONG.

Les forces de la Monuc ont souffert de la débandade des Forces armées de RDC (FARDC) sur lesquelles elles sont censées appuyer toute action. Leur réaction a également été « contrecarrée par des déficiences logistiques », à un moment de transition entre une équipe indienne et uruguayenne.

En conséquence, HRW exhorte l’Union européenne (UE) d’envoyer des troupes relais dans l’est de la RDC, en attendant le renfort prévu de 3. 000 Casques bleus supplémentaires qui ne pourront pas être déployés avant plusieurs mois.

Cela « aiderait à empêcher de nouvelles atrocités », estime Anneke Van Woudenberg, chercheuse pour l’Afrique à HRW. « L’UE doit donner à l’ONU l’aide dont elle a besoin pour protéger les civils. « 

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