L’épidémie de choléra a fait 746 morts depuis août
L’épidémie de choléra au Zimbabwe a fait 746 morts depuis le mois d’août, selon un bilan de l’ONU.
Harare a continué mardi de défier la communauté internationale, en traitant de "dégoûtants" les leaders occidentaux qui réclament le départ du président Robert Mugabe, et d’ignorer la propagation de l’épidémie de choléra en affirmant qu’elle était "sous contrôle".
"Je n’ai pas de mots plaisants pour les chefs de l’Etat qui ont fait un par un ces déclarations contre le Zimbabwe, et j’espère que c’est la dernière fois qu’ils ouvrent leur dégoûtant caquet sur le Zimbabwe", a lancé le ministre de l’Information Sikhanyiso Ndovu.
"Après avoir étranglé le pays avec des sanctions, l’avoir contaminé avec du choléra et de l’anthrax, l’Occident cherche à s’engoufrer dans la brèche ouverte par le désastre pour justifier une intervention militaire", a-t-il poursuivi.
Le ministre répondait aux appels, en particulier ceux du Premier ministre britannique Gordon Brown et des présidents américain George W. Bush et français Nicolas Sarkozy, pour la démission du plus vieux chef d’Etat africain.
"Comme mon administration l’a dit clairement, il est temps pour Robert Mugabe de partir", a dit mardi M. Bush, un jour après le renforcement des sanctions de l’Union européenne (UE) à l’encontre des proches du président Mugabe.
Le président américain a également fait l’éloge des pays africains qui ont "bravement parlé" comme le Botswana et a exhorté les pays voisins du Zimbabwe à rejoindre ceux qui appellent à la fin du règne de M. Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir.
Mais l’Afrique du Sud a refusé mardi de se joindre à ces appels internationaux. "La position que nous avons n’est pas de pousser le président Robert Mugabe à la démission", a déclaré à la presse le directeur général des Affaires étrangères, Ayanda Nstaluba.
Les autres pays d’Afrique australe sont restés silencieux ou ont simplement réaffirmé leur soutien aux interminables négociations sur la formation d’un gouvernement d’union entre le président Mugabe et le leader de l’opposition Morgan Tsvangirai.
Depuis trois mois, les deux hommes échouent à s’entendre sur la formation d’un nouveau cabinet et buttent en particulier sur la répartition des ministères clés.
Face à cette impasse née de la défaite du régime aux élections générales de mars, les appels à la démission du président Mugabe sont perçus par l’Occident comme le meilleur moyen de mettre un terme à cette situation, doublée d’une crise économique et humanitaire.
Depuis huit ans, la production est en chute libre, les pénuries sont récurrentes, l’inflation galopante a atteint 231 millions % et l’effondrement du système de santé ne permet plus de contenir une épidémie de choléra "sans précédent" qui a fait près de 600 morts depuis août, selon le dernier bilan mardi de l’ONU.
Près de 14. 000 cas ont été recensés et des centaines de malades cherchent à se faire soigner en Afrique du Sud, où huit personnes sont décédées.
Selon le ministre de l’Information, l’épidémie de "choléra est sous contrôle" alors que selon l’ONU 60. 000 personnes pourraient contracter ces prochaines semaines le choléra et environ cinq millions de Zimbabwéens auront besoin dès janvier d’une aide alimentaire.
"Nous avons assez de produits chimiques pour purifier l’eau. Nous avons assez de devises étrangères pour acheter des tuyaux" afin de réparer les égouts, a assuré le ministre alors que son homologue de la Santé avait la veille déclaré que l’aide internationale restait insuffisante.
Le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) manque également de moyens et a affirmé mardi avoir besoin de 17,5 millions de dollars (13,6 millions d’euros) pour lutter contre l’épidémie. La France, qui avait annoncé jeudi une "première aide" de 200. 000 euros, devait envoyer une mission de six experts français.
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