Les footballeurs béninois victimes de violences policières en Libye
Après les mésaventures des footballeurs nigérians en Libye, c’est la sélection béninoise qui dénonce des agressions, après son match à Tripoli. Le sélectionneur Gernot Rohr évoque des jets de bouteilles et des coups de matraques.
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 21 novembre 2024 Lecture : 2 minutes.
Le nom de la Libye est à nouveau associé à de l’antijeu, dans le domaine footballistique. La sélection nigériane avait déjà refusé de jouer un match à Benghazi, après avoir été livrée à elle-même, le 15 octobre dernier pendant de longues heures, dans l’aéroport d’Al Abraq. C’est au tour de l’équipe nationale du Bénin de témoigner d’une expérience traumatisante en Libye. Le sélectionneur s’est confié, sur les antennes de Canal + Afrique ce 20 novembre, sur le déplacement de son équipe dans le cadre des éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Maroc.
Cette fois, la galère n’a pas empêché le match de se dérouler. Si le score fut nul, plus nul encore fut l’après-match. Gernot Rohr évoque une situation « catastrophique » après la confrontation sportive, notamment « des jets de bouteilles ». Il affirme qu’il y a eu « quelques blessés ». S’il ne tient pas à confier l’identité de joueurs béninois touchés par ces violences, il raconte le cas particulier de son assistant qui aurait été « poursuivi par des personnes qui voulaient le frapper dans le tunnel ». Celui-ci s’en sortira avec un hématome à l’épaule.
La sélection libyenne, victime collatérale
Certes, la Libye ne fait pas figure d’exception, en matière de manque de fair-play, voire de hooliganisme. Mais le caractère glaçant du témoignage du coach du Bénin vient de l’évocation de violences policières. Au moment des agressions, l’équipe sera cloîtrée aux vestiaires pendant 1h30. Une sorte de séquestration qui se conclura, selon Gernot Rohr, par « des événements très regrettables ». Le sélectionneur des Guépards – ex-Écureuils depuis 2021 – l’affirme : « Les policiers nous ont frappés », sortant « des matraques pour nous taper dessus ! »
Et d’en tirer la conclusion que ce pays n’était « pas encore en sécurité« . Les transports entre le Bénin et la Libye auraient été aussi chaotiques. Si le gouvernement du Bénin a mis un avion à la disposition de son équipe nationale, Gernot Rohr évoque de longues attentes avant le match et au retour. Il aura notamment fallu patienter longtemps pour obtenir les autorisations de survoler le Mali et le Burkina Faso.
Si le sélectionneur des Béninois déplore une situation « regrettable », il apparaît que les mauvais comportements ne favorisent pas la progression sportive de la Libye. La récente expérience des footballeurs nigérians a en effet démontré que le manque d’esprit sportif est à double tranchant. La Confédération africaine de football (CAF) a considéré que le pays hôte a perdu, sur tapis vert, le match qui ne s’est pas déroulé. Une sanction qui a compromis les espoirs de qualification de la Libye à la prochaine CAN.
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