Appels au pardon à l’ouverture du Dialogue pour la paix en Centrafrique

Le « Dialogue politique inclusif » en Centrafrique, forum prévu sur deux semaines pour tenter de ramener la paix dans ce pays, s’est ouvert lundi à Bangui par des appels au pardon d’opposants et leaders de mouvements rebelles, en présence de représentants du pouvoir et de la société civile.

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

L’ex-président (1993-2003) Ange-Félix Patassé et le président de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD, rébellion) Jean-Jacques Demafouth étaient au nombre des orateurs, lors de la cérémonie d’ouverture à l’Assemblée nationale, en présence du président centrafricain François Bozizé et de son homologue gabonais Omar Bongo Ondimba, médiateur pour la paix en Centrafrique.

Le Dialogue, présidé par l’ex-chef de l’Etat burundais Pierre Buyoya, « n’est pas un tribunal, moins encore un lieu de règlement de comptes », a notamment déclaré M. Patassé, devant quelque 500 personnes dans l’hémicyle, surveillé par un important dispositif sécuritaire.

la suite après cette publicité

Ce forum, qui s’achèvera le 20 décembre, « ne doit pas être l’affaire du seul pouvoir avec les groupes politico-militaires, les partis politiques » ni celle « d’intellectuels petits bourgeois », a ajouté l’ex-président, revenu dimanche à Bangui après plus de cinq ans d’exil à Lomé (Togo).

Selon les organisateurs, le Dialogue rassemble des représentants du pouvoir, de l’opposition, des rébellions et de la société civile de ce pays pauvre et enclavé de 4,5 millions d’habitants, confronté depuis 2005 à l’insécurité dans le Nord, avec des exactions de rebelles, « coupeurs de routes » et militaires.

Son programme prévoit des discussions sur plusieurs thèmes, notamment « le développement économique et social » de la Centrafrique, en proie également à une crise financière et sociale se traduisant pour les fonctionnaires par des mois de retard au paiement des salaires.

Jean-Jacques Demafouth, de l’APRD – principal mouvement rebelle actif depuis 2005 dans le nord de la Centrafrique – a fait amende honorable dès l’entame de son discours, après six ans d’exil en France.

la suite après cette publicité

« Je demande pardon à tous ceux à qui j’aurais fait du tort », a déclaré M. Demafouth, ex-ministre de la Défense (1999-2001), en appelant à former, « ensemble, une alliance de paix en Centrafrique ».

Un autre chef rebelle, le capitaine Abacar Sabone, du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice (MLCJ), a pour sa part exprimé son engagement « à renoncer définitivement à la lutte armée » pour l’engagement en politique.

la suite après cette publicité

« Si aujourd’hui nous sommes réunis dans cette salle, c’est parce que notre pays a des problèmes, parce que nous les avons créés nous-mêmes et nous allons les résoudre nous-mêmes », a-t-il affirmé, au lendemain de la signature d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix avec le gouvernement.

Cet accord de paix est le cinquième signé par le gouvernement centrafricain depuis près de deux ans. Après un accord à Syrte (Libye) en février 2007, et un autre à Birao (Centrafrique) en avril 2007, Bangui a signé deux précédents accords avec des mouvements rebelles, en mai et juin 2008 à Libreville, grâce à une médiation du Gabon.

Un de ces pactes prévoient notamment les désarmement, démobilisation et réinsertion des combattants (DDR).

Les participants au Dialogue se pencheront entre autres questions sur le programme de DDR, de même que sur la « restructuration ou refondation de l’armée et des forces de défense et de sécurité », d’après le comité d’organisation.

Le porte-parole du gouvernement et coordonnateur du Dialogue, Cyriaque Gonda, a estimé que le Dialogue était la concertation « de la dernière chance pour la Centrafrique », qui avait organisé en septembre-octobre 2003 un « Dialogue national » dont les recommandations n’ont pas abouti.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires