Multiplication des crimes de guerre de toutes les parties selon HRW

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé la multiplication des crimes de guerre par toutes les parties au conflit en Somalie, pays en guerre civile depuis 17 ans.

Publié le 8 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

"Toutes les parties au conflit croissant en Somalie ont commis de façon répétée des crimes de guerre et autres graves exactions au cours de l’année dernière, qui ont contribué à la catastrophe humanitaire du pays", indique HRW dans un communiqué transmis à l’AFP à Addis Abeba.

L’organisation basée à New York "a engagé les Etats-Unis, l’Union européenne (UE), et d’autres acteurs internationaux importants, à revoir leurs approches inadéquates de la crise et à soutenir les efforts visant à garantir que les coupables rendent compte de leurs actes", ajoute le texte.

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L’ONG présente un rapport de 104 pages intitulé: "Tant à craindre: Crimes de guerre et dévastation de la Somalie", rendant compte de témoignages sur "des attaques indiscriminées, des meurtres, des viols, l’utilisation de civils comme boucliers humains, et le pillage" commis notamment depuis début 2008.

"Les combattants en Somalie ont infligé plus de dommages aux civils qu’ils n’en ont causé entre eux", a déclaré Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique de Human Rights Watch citée dans le communiqué.

"Il n’y a pas de solution miracle en Somalie, mais les gouvernements étrangers doivent cesser de verser de l’huile sur le feu avec des politiques erronées qui renforcent le pouvoir des auteurs d’atteintes aux droits humains", a-t-elle souligné.

Selon HRW, le Gouvernement fédéral de transition somalien (TFG), les forces éthiopiennes qui sont intervenues en Somalie à partir de décembre 2006 pour le soutenir et les forces rebelles "ont commis systématiquement de graves violations des lois de la guerre".

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Le rapport vise particulièrement les forces armées éthiopiennes, accusées de "riposter aux attaques rebelles par des tirs indiscriminés d’artillerie et de roquettes lourdes, avec un effet dévastateur sur les civils".

Les troupes éthiopiennes "qui étaient relativement disciplinées en 2007, ont été plus largement impliquées dans des actes criminels violents cette année" accuse encore le texte rapportant des témoignages de viols par des soldats éthiopiens.

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L’Ethiopie a dénoncé ce rapport en affirmant qu’il est "basé sur des on-dit, des informations de seconde main collectées en dehors de Somalie et la propagande de groupes terroristes", indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères éthiopien.

Addis Abeba, qui affirme avoir remis des rapports à HRW qui "n’en a pas tenu compte", reproche également à l’ONG d’avoir passé sous silence sa décision de retirer l’ensemble de ses troupes de Somalie d’ici la fin de l’année, et aux enquêteurs de ne pas s’être rendus en Somalie.

"Nous répétons que tous les cas de victimes civiles, dont les militaires sont informés, font l’objet d’une enquête immédiate", souligne le communiqué éthiopien, indiquant que "aucun soldat (éthiopien) n’a été tenu pour responsable de possible crime de guerre parce qu’aucune preuve crédible n’a été trouvée".

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