Premiers résultats serrés après un scrutin exemplaire

Les deux principaux candidats à la présidence du Ghana étaient au coude-à-coude au lendemain d’un scrutin présidentiel et législatif serré, unanimement salué comme un modèle de transparence et de calme dans un continent coutumier d’élections violentes et frauduleuses.

Le président du Ghana John Kufuor, le 15 septembre 2008 à Washington

Le président du Ghana John Kufuor, le 15 septembre 2008 à Washington

Publié le 7 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

La présidentielle devait se jouer entre deux juristes de 64 ans: Nana Akufo-Addo, du Nouveau parti patriotique (NPP) au pouvoir, et John Atta-Mills, ancien vice-président du capitaine Jerry Rawlings, du Congrès démocratique national (NDC).

Selon des résultats partiels non officiels diffusés lundi par des médias indépendants, les deux favoris seraient au coude-à-coude, avec toutefois une légère avance pour Nana Akufo-Addo. Pour la chaîne TV3, qui se base sur les résultats de 91 circonscriptions sur 230, il aurait obtenu 49,53% des voix contre 48,28% à John Atta-Mills.

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Les cinq autres candidats obtiennent jusqu’ici moins de 2%, selon ces mêmes chiffres.

On s’oriente donc vers un deuxième tour le 28 décembre.

Les premiers résultats officiels ne devraient être connus que mercredi.

Quelque 12,8 millions d’électeurs, sur 23 millions d’habitants, étaient appelés dimanche à voter dans 22. 000 bureaux pour renouveler la totalité du Parlement (230 députés) et élire un successeur au président John Kufuor, qui se retire après huit ans au pouvoir.

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Au lendemain de ces deux élections, et en dépit de quelques accusations de fraude et d’incidents très isolés, les satisfecit ont plu de tous bords.

"C’est un sentiment très agréable de savoir que les Ghanéens ont pu voter pacifiquement pour choisir leurs futurs dirigeants", a déclaré le candidat du parti au pouvoir, Nana Akufo-Addo.

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Le chef de la mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), l’ancien général putschiste nigérian Yakubu Gowon (1966-1975), évoquait pour sa part d’"excellentes" élections.

"A part l’Afrique du Sud, aucun pays du continent ne peut rivaliser" avec le Ghana, "seul pays à pouvoir être considéré démocratique", a déclaré à l’AFP celui qui avait pris le pouvoir par un coup d’état et en avait été chassé neuf ans plus tard par un autre putsch militaire.

Le compliment n’est pas mince venant d’un politicien du Nigeria, pays réputé pour ses élections violentes et truquées, et dont la Cour suprême doit encore se prononcer sur la validité de l’élection présidentielle d’avril 2007.

Le scrutin "a été très pacifique et ordonné", a déclaré de son côté à l’AFP le président de la Commission électorale nationale, Kwadwo Afari-Gyan, qui s’attend à une forte participation.

Son opinion est partagée par la Coalition d’observateurs des élections (CODEO, 34 organisations), qui n’a fait état que de quelques incidents isolés.

Le souvenir des dernières élections au Kenya (1. 500 morts) et l’actuelle crise post-électorale au Zimbabwe sont dans tous les esprits.

"Une élection transparente donnera un signal fort à l’Afrique où plusieurs scrutins ces derniers mois n’ont pas reflété le choix du peuple", a fait valoir le chef des observateurs de l’Union européenne (UE), Nickolay Mladenov.

"C’est important pour le monde de voir qu’il y a des pays sur le continent

africain où les élections peuvent être pacifiques", a souligné le chef de la mission d’observation du Commonwealth, Valerie Amos.

Après avoir voté, le président sortant Kufuor ne cachait pas non plus sa joie. "Je termine mes deux mandats (. . . ) sur une note positive. C’est à mon successeur de prendre le relais, et le Ghana sera un phare en Afrique et dans le monde".

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