Zimbabwe: l’UE appelle à faire pression pour que Mugabe démissionne

Le diplomate en chef de l’UE Javier Solana a jugé lundi que « le moment » était venu d’exercer « une pression maximale » sur le président zimbabwéen Robert Mugabe pour l’amener à démissionner au vu de son incapacité à faire face à la grave crise sanitaire dans son pays.

Publié le 6 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Le moment est venu d’exercer une pression maximale sur Mugabe pour qu’il s’en aille et donne la possibilité au peuple zimbabwéen de mettre ses affaires en ordre pour que le pays puisse commencer à avancer », a déclaré M. Solana à la presse à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.

Au cours de cette réunion, les 27 doivent examiner l’éventualité de décréter de nouvelles sanctions contre le régime de M. Mugabe, incapable de juguler l’épidémie de choléra et alors que les négociations pour former un gouvernement d’union avec l’opposition ont échoué.

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Mais M. Solana a expliqué que faire partir M. Mugabe « est le type de pression que nous voulons exercer » et que « l’heure n’est pas vraiment à des sanctions ou à ce genre de choses ».

« Tout ce qui devait être fait en cette matière a déjà été fait, certes on peut ajouter quelques personnes à la liste (des personnalités du régime zimbabwéen interdites d’entrée dans l’UE, ndlr), mais l’important maintenant c’est la pression politique et je pense qu’elle est en train de monter », a-t-il dit.

Kofi Annan, Jimmy Carter et d’autres personnalités éminentes du groupe The Elders (Les Anciens) ont accusé dimanche Robert Mugabe d’être incapable de résoudre la grave crise humanitaire au Zimbabwe, en proie à une épidémie de choléra qui a déjà fait au moins près de 600 morts selon l’ONU.

Des membres du groupe devaient rencontrer lundi à Paris le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays préside actuellement l’UE, à l’occasion des cérémonies du 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme.

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Ces pressions s’ajoutent à celles de plus en plus vigoureuses des Etats-Unis et la Grande-Bretagne à l’égard de M. Mugabe.

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn a estimé pour sa part « urgent » lundi que l’organisation régionale du sud du continent africain, la SADC, dise « que ce que Mugabe fait est insupportable ».

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« L’UE est trop loin du Zimbabwe et de Mugabe pour faire pression mais il faut que l’Afrique du sud », pays au poids prédominant dans la SADC « réagisse de façon adéquate », a-t-il insisté.

Les ministres de la Santé et de l’Eau de trois pays de la SADC (Afrique du Sud, République démocratique du Congo et Zambie) doivent tenir jeudi à Johannesburg une « réunion d’urgence » sur le problème du choléra au Zimbabwe.

Si le dernier bilan de l’ONU fait état de 575 morts et de 12. 700 personnes infectées par le choléra, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a estimé dimanche que le bilan réel était nettement plus lourd.

Le ministre français Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence de l’UE, a appelé à ce sujet à « une intervention internationale », « une forte intervention » — « pas militaire », a-t-il précisé — face « au choléra qui tue ».

« Il faudrait faire comprendre qu’il y a une urgence sanitaire, cette urgence sanitaire existe elle est dans la charte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) », a encore souligné M. Kouchner.

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