Aïd el-Kébir: la « fièvre du mouton » bat son plein

A quelques jours de la grande fête musulmane de l’Aïd el-Kébir (ou Aïd al-Adha), la « fièvre du mouton » bat son plein au Maroc, où plusieurs millions de moutons et de chèvres seront sacrifiés mardi pour honorer la tradition.

Publié le 6 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Selon des chiffres officiels, quelque 5 millions d’ovins (4,6 millions) et de caprins (400. 000) devraient être achetés cette année par les Marocains pour célébrer, en famille et pendant plusieurs jours, le sacrifice d’Abraham.

Celui-ci était sur le point d’immoler son fils (Ismaël ou Isaac, selon les versions) lorsque Dieu, ayant constaté son obéissance, a arrêté son bras et lui a donné un mouton à égorger à la place.

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La fête devrait générer en 2008 un chiffre d’affaires supérieur à 7 milliards de dirhams (640 millions d’euros), ce qui représente un coup de fouet pour l’économie rurale et les petits métiers attachés à l’Aïd (aiguiseurs de couteaux, bouchers itinérants, tanneurs, etc. ).

Les animaux, selon les spécialistes, sont plus chers que l’an dernier.

Pourtant, toutes les catégories sociales respectent la tradition. Rares sont les exceptions et les plus pauvres empruntent pour acheter un mouton ou, à défaut, une chèvre.

Les sommes en jeu sont importantes -il faut compter de 2. 500 à 5. 000 dirhams (de 227 à 454 euros) voire plus pour un bélier- et pèsent lourdement sur les finances des plus défavorisés.

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Mais la pression sociale est forte et il est difficile d’ignorer l’Aïd. "Que faire de la journée de l’Aïd si l’on n’a pas chez soi un mouton à découper?", demandait jeudi le quotidien L’Opinion (pro-gouvernemental), soulignant que "se résigner à humer les brochettes du voisin est un inimaginable supplice à la limite de l’humiliation".

Le week-end précédant la fête est celui au cours duquel les transactions sont les plus frénétiques, avec une ruée des citadins vers les campagnes, voire les montagnes de l’Atlas, pour acheter le meilleur animal au meilleur prix.

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L’offre, en tous cas, devrait largement excéder la demande et le ministère de l’Agriculture s’est voulu rassurant. Environ 4,3 millions de têtes d’ovins mâles et 2,5 millions d’agnelles et de caprins seront cette année proposées à la vente.

L’état sanitaire des animaux est satisfaisant grâce à une vigoureuse campagne de vaccination qui a permis d’immuniser 19 millions de bêtes (sur un cheptel total de 22 millions de têtes) contre la peste des petits ruminants (PPR, peste ovine).

Les autorités ont tout de même rappelé quelques indices permettant de repérer les animaux malades: augmentation de sa température, perte d’appétit, écoulements nasaux et oculaires, difficultés respiratoires, lésions buccales. . .

Le bélier âgé d’un an (khrouf), doté si possible de belles cornes, est l’animal le plus demandé. Ceux qui ont moins d’argent achètent des brebis, voire des chèvres. Le mouton de race Sardi est le plus cher, devant ceux de races Timahdit ou Bergui.

Mais quelle que soit la race, tout le monde y trouvera son compte, quitte à s’endetter pour longtemps. A ce sujet, L’Opinion suggérait "que l’on revienne à un esprit convivial et fraternel à l’occasion de la fête, afin que le riche offre un mouton au pauvre". Comme le recommande d’ailleurs la religion musulmane.

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