Londres et l’Europe mettent la pression sur Robert Mugabe

Après les Etats-Unis, le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, et l’Union européenne sont montés au créneau pour exiger le départ du président zimbabwéen Robert Mugabe dont le pays, englué dans une profonde crise économique, fait face à une épidémie de choléra incontrôlée.

Publié le 6 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Trop c’est trop », s’est enflammé samedi le Premier ministre britannique Gordon Brown en souhaitant que le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunisse en urgence pour évaluer la situation au Zimbabwe où, selon lui, la crise est désormais « internationale ».

« Internationale, parce que la maladie traverse les frontières. Internationale, parce que le système de gouvernement au Zimbabwe est cassé, il n’y a pas d’Etat capable de s’occuper du peuple. Internationale, parce que nous devons nous lever ensemble pour défendre les droits de l’Homme et la démocratie et dire avec fermeté à Mugabe que trop c’est trop », a affirmé Gordon Brown.

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Alors que le naufrage économique s’accentue tous les jours au Zimbabwe et que régime et opposition sont enlisés depuis des mois dans des négociations de partage du pouvoir, une épidémie de choléra s’est déclarée qui a déjà fait près de 600 morts et gagné des pays voisins, Afrique du Sud et Botswana notamment.

Avant Gordon Brown, son ministre des Affaires étrangères David Miliband avait aussi dénoncé le régime « voyou » de Robert Mugabe. « La détérioration de la situation au Zimbabwe n’est qu’une nouvelle illustration de l’incompétence du gouvernement voyou du Zimbabwe », a affirmé vendredi dans un communiqué le chef de la diplomatie britannique. « L’économie est en chute libre. L’éducation et le système de santé sont en échec. Les infrastructures publiques sont en fin de vie et le gouvernement ne veut pas et ne peut pas s’occuper de son propre peuple », dénonçait le communiqué de M. Miliband.

L’épidémie de choléra, qui a déjà provoqué la mort de 575 personnes et en a contaminé 12. 700 selon les Nations unies, est « le résultat direct des abus, de la négligence et de la corruption du régime de Mugabe, qui a depuis longtemps perdu tout respect, et depuis les élections de mars perdu sa légitimité », a ajouté M. Miliband.

Egalement à bout de patience envers Mugabe, l’Union européenne devrait renforcer ses sanctions contre les dirigeants zimbabwéens, en ajoutant une dizaine de noms à la liste des personnes interdites d’entrée dans l’UE. La présidence française de l’UE a confirmé vendredi que l’adoption de ces nouvelles sanctions était « probable » lundi.

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L’UE avait averti le Zimbabwe à la mi-octobre que si l’accord de partage de pouvoir passé entre M. Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) de Morgan Tsvangirai n’était pas mis en oeuvre, elle durcirait ses sanctions contre le régime.

Washington avait lancé le mouvement contre Mugabe vendredi, avec un appel à sa démission lancé vendredi par la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice.

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« Il est grand temps pour Robert Mugabe de partir. Je pense que c’est désormais une évidence », a-t-elle déclaré lors d’un passage au Danemark, en qualifiant de « parodie » les négociations sur l’accord de partage du pouvoir avec l’opposition. « S’il n’est pas évident pour la communauté internationale, qu’il est temps de se mobiliser pour ce qui est juste, je ne sais pas ce qu’il faut », a ajouté la secrétaire d’Etat.

Tandis qu’une mission sud-africaine doit se rendre la semaine prochaine à Harare pour évaluer les besoins en matière sanitaire, l’Afrique du Sud a également exhorté les responsables politiques zimbabwéens à dépasser leurs querelles : « l’heure n’est plus au comptage de points », a martelé vendredi le porte-parole du gouvernement sud-africain, Themba Maseko.

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