Les soldats arrêtés pour pillage passeront en cour martiale

Les soldats zimbabwéens arrêtés cette semaine pour des violences contre des changeurs au marché noir et des pillages à Harare passeront en cour martiale, a rapporté samedi le quotidien d’Etat The Herald.

Publié le 6 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Nous continuons notre enquête sur cette affaire, mais quand les investigations seront terminées, les soldats seront déférés devant une cour martiale », a expliqué le porte-parole de la police zimbabwéenne Wayne Bvudzijena, cité par le journal.

La police, en collaboration avec la police militaire, a initialement arrêté trente soldats lundi, avant d’en relâcher vingt. Six autres soldats ont été arrêtés jeudi, a affirmé The Herald. Six soldats sont accusés d’avoir battu des passants, pillé des magasins et agressé la police anti-émeutes et dix autres sont soupçonnés de pillages dans les magasins de la capitale, avait indiqué jeudi Wayne Bvudzijena.

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Des dizaines de soldats avaient agressé des passants, pillé des magasins et combattu la police après s’être vu refuser le paiement de leurs soldes dans les banques du centre d’Harare.

Le ministre de la Défense Sydney Sekeramayi a reconnu mardi que des « propriétés » avaient été « endommagées », « des personnes innocentes blessées » et « de l’argent et des biens volés » par « quelques éléments indisciplinés des forces de défense ». « Des mesures sont prises pour que cela ne se reproduise plus », avait-il assuré en qualifiant ces actes de « répréhensibles et criminels ».

Les soldats accusaient les changeurs d’être responsables de la pénurie de liquidités, qui provoque d’interminables queues devant les banques. Le trafic de devises étrangères est permanent au Zimbabwe où le taux d’inflation annuel a dépassé plus de 231 millions pour cent en juillet et où le taux de chômage atteint 80%.

La pression internationale s’accentuait vendredi sur le régime du président zimbabwéen Robert Mugabe, dont les Etats-Unis demandent le départ et qui compte désormais sur l’aide étrangère pour juguler une épidémie de choléra en pleine expansion. Paralysé depuis des mois, plongé dans une crise politique qui reste sans issue, le pays n’en finit plus de s’effondrer sur le plan économique, alimentaire et sanitaire.

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L’épidémie de choléra, décrétée jeudi par le pouvoir « urgence nationale », a déjà provoqué la mort de 575 personnes et en a contaminé 12. 700, selon les Nations unies. La seule capitale, Harare, comptait jeudi soir 179 victimes et 6. 448 cas suspects, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) à Genève.

Vendredi matin, lors d’un déplacement à Copenhague, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a appelé à la démission du président. « Il est temps pour Robert Mugabe de partir. Je pense que c’est désormais une évidence », a-t-elle déclaré.

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