Rice appelle à la démission de Robert Mugabe

« Il est grand temps pour Robert Mugabe de partir. Je pense que c’est désormais une évidence », a-t-elle déclaré lors d’une brève visite au Danemark.

S’il n’est pas évident pour la communauté internationale, qu’il est temps de se mobiliser pour ce qui est juste, je ne sais pas ce qu’il faut », a ajouté la secrétaire d’Etat.

Harare a vivement réagi. « Le Zimbabwe est un Etat souverain et ne peut pas recevoir d’ordres du secrétaire d’Etat d’un autre pays, quelle que soit sa taille », a affirmé le ministre de l’Information, Sikhanyiso Ndlovu.

« Les Zimbabwéens sont les seuls à pouvoir dire à Mugabe de partir à travers les voies constitutionnelles », a-t-il ajouté. « La direction d’un pays souverain ne peut être déterminée par qui que ce soit d’autre que par le peuple de ce pays souverain ».

Mme Rice a souligné que les Etats de la région devaient maintenir la pression sur M. Mugabe car sans eux, « ce sera très difficile » de sortir de l’impasse.

Evoquant l’épidémie de choléra qui se propage depuis août, Mme Rice a ajouté: « j’espère vraiment que cela va contraindre les pays de la région à réagir davantage ».

Pour sa part, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen a souligné que « l’Afrique devait prendre les devants » pour trouver une solution à la crise politique au Zimbabwe. « Nous avons besoin de progrès rapides », a-t-il ajouté.

Le président Mugabe et l’opposition ont conclu le 15 septembre un accord de partage le pouvoir pour sortir de la crise née de la défaite du régime aux élections de mars dernier, mais ils n’ont jamais réussi à s’entendre sur la répartition des postes-clés.

Le blocage politique devient d’autant plus dramatique que le pays est confronté à une crise économique majeure et à une épidémie de choléra qui a fait 575 morts depuis le mois d’août, selon un bilan publié vendredi par l’ONU.