Meurtre d’un journaliste: dossier transféré à la justice militaire
Le parquet général de Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a indiqué jeudi avoir transmis à la justice militaire l’instruction du meurtre fin novembre d’un journaliste de la radio Okapi, parrainée par l’ONU.
Publié le 4 décembre 2008 Lecture : 1 minute.
« Mardi, nous avons transféré le dossier à l’auditorat militaire de garnison », a déclaré à l’AFP le procureur général de Bukavu, Jacques Meli Meli, en référence à l’enquête sur le meurtre de Didace Namujimbo.
Le meurtre semble avoir été commis avec une arme de guerre, or « le code de justice militaire confère la compétence matérielle à la justice militaire pour des infractions commises à l’aide d’une arme de guerre », a-t-il expliqué.
De plus, « les magistrats militaires ont plus de connaissance en balistique », a-t-il ajouté.
« Les douilles saisies sur le lieu du crime proviendraient de kalachnikov », une arme de guerre de fabrication russe, a précisé à l’AFP un officier militaire sous couvert de l’anonymat.
L’auditorat militaire de garnison de Bukavu, la capitale provinciale du Sud-Kivu, a immédiatement repris l’enquête préliminaire du parquet général.
« Aucune personne n’a été arrêtée jusque-là, mais nous sommes sur une piste », a assuré le lieutenant-colonel Laurent Mutata, l’auditeur militaire supérieur de Bukavu.
Didace Namujimbo, 34 ans et père de trois enfants, a été tué le 21 novembre d’une balle dans le cou par un ou des inconnus à Bukavu, ville située à plus de 1. 500 km à l’est de Kinshasa.
Le 13 juin 2007, Serge Maheshe, un autre journaliste d’Okapi avait déjà été assassiné à Bukavu. Trois civils ont été condamnés à mort pour cet assassinat au terme d’un procès marqué par de constantes violations du droit, selon des observateurs.
De nombreux groupes armés – miliciens ou rebelles – opèrent au Sud-Kivu, une région instable frontalière de la province du Nord-Kivu qui est le théâtre de combats depuis trois mois entre l’armée et la rébellion de Laurent Nkunda.
