Crise/Sida: l’Afrique se réunit à Dakar, crainte d’une baisse de l’aide

L’Afrique, continent le plus touché par le sida, s’est retrouvée mercredi à Dakar pour faire le point sur deux décennies de lutte contre la pandémie, au moment où la crise économique mondiale fait craindre une baisse des financements occidentaux.

Publié le 3 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

En marge de la 15e conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (Icasa), qui se poursuit jusqu’à dimanche, la co-lauréate du prix Nobel 2008 de médecine, la chercheuse française a fait part de ses "craintes" à ce sujet.

"Comme la majorité des personnes, chercheurs, cliniciens, milieux associatifs, nous avons tous des craintes sur les conséquences de la crise économique, en particulier pour l’engagement des pays en faveur du Fonds mondial" pour le sida, la tuberculose et le paludisme, a indiqué Mme Barré-Sinoussi.

la suite après cette publicité

"Nous savons que du côté français, pour les trois prochaines années, les engagements semblent être pris et vont être respectés. Pour les autres pays, nous ne savons pas encore", a-t-elle ajouté dans un entretien à l’AFP.

Des ateliers ont débuté mercredi matin mais les discours d’ouverture étaient prévus dans l’après-midi.

Grâce à la solidarité Nord-Sud, de grands progrès ont été faits ces dernières années en Afrique sub-saharienne, où vivent 67% des 33 millions de personnes porteuses du virus dans le monde.

"C’est grâce à l’aide internationale que nous avons vu ces cinq dernières années de gros progrès quant à l’accès aux soins et aux traitements pour les pays aux ressources limitées, notamment en Afrique", a-t-elle souligné.

la suite après cette publicité

Des responsables de la Banque mondiale ont relayé mercredi ces craintes, anticipant une "période très difficile et pleine de défis", selon Elizabeth Lule, responsable du programme HIV/sida en Afrique pour l’institution financière.

Elle a notamment cité d’autres crises humanitaires majeures nécessitant une aide financière internationale importante, au Darfour (Soudan), en République démocratique du Congo (RDC) ou au Zimbabwe.

la suite après cette publicité

"Je pense que la crainte est de savoir si les donateurs et les gouvernements africains seront capables de gérer ces priorités concurrentes en maintenant la réponse contre le VIH/sida", a-t-elle déclaré devant les 5. 000 délégués de la conférence.

Mais pour René Bonnel, économiste à la Banque mondiale, de nouveaux bailleurs de fonds peuvent être sollicités, comme la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Ces pays ont commencé à apporter une aide humanitaire mais n’ont pas été approchés pour financer la lutte contre le sida.

De son côté, la France, deuxième contributeur au Fonds mondial pour le sida, la tuberculose et le paludisme, va maintenir ses engagements financiers malgré la crise économique mondiale, a assuré à Dakar le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier.

"La crise met une pression très forte, il n’y a aucun doute. Mais la France va rester un acteur majeur du financement de la lutte contre le sida", a déclaré le porte-parole à quelques journalistes.

"Nous fournissons 300 millions d’euros par an sur trois ans – soit 900 millions pour les trois années qui viennent – pour le Fonds mondial", a-t-il poursuivi.

Mardi, plusieurs centaines de personnes avaient participé dans la capitale sénégalaise à une marche pour mobiliser les populations dans la lutte contre le sida et rappeler aux Américains et aux Européens leurs promesses d’engagements financiers.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires