Sida en Afrique: « surtout ne baissons pas les bras »

La chercheuse française Françoise Barré-Sinoussi, co-lauréate du prix Nobel 2008 de médecine pour son identification du virus du sida il y a 25 ans, appelle à ne pas « baisser les bras » car « le sida est toujours là ».

Publié le 3 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Elle participe à une conférence internationale sur le sida en Afrique qui se tient de mercredi à dimanche à Dakar.

Question: Quelle est votre message aux 5. 000 délégués de la conférence?

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Réponse: Mon message, c’est que le sida est toujours là. Surtout ne baissons pas les bras et travaillons tous ensemble comme nous le faisons depuis 25 ans déjà pour aller vers un univers sans sida. Je n’ai pas dit sans infection VIH mais sans sida.

Q: Quelle est la situation de la pandémie sur le continent africain?

R: Il y a une grande diversité en Afrique. Il y a des pays africains qui s’en sortent pas mal, comme l’Ouganda, qui très tôt ont mis en place des programmes d’information et d’éducation des populations. On a vu la prévalence de l’infection diminuer de 50% avant même l’accès aux anti-rétroviraux.

Le Sénégal n’est pas très touché. Il a mis en place un programme national assez efficace.

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Mais dans les pays d’Afrique australe, la situation est assez catastrophique et ce n’est que ces dernières années que la politique a changé.

Q: Où en est la recherche d’un vaccin?

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R: Aujourd’hui, on a un traitement mais pas une guérison. Ce qu’on voudrait, pas à pas, c’est arriver à des traitements légers qui permettent aux patients d’aller bien, voire de contrôler leur infection, sans pour autant être traités à vie.

En d’autres termes, c’est transformer les patients qui vivent avec le VIH/sida en cette rare population de patients, moins de 1%, qui sont infectés par le VIH et qui contrôlent naturellement leur infection.

C’est une sorte de vaccin, en essayant de renforcer la défense naturelle de l’individu, c’est en d’autres termes un vaccin thérapeutique, qui ne va pas empêcher l’infection mais l’évolution vers la maladie.

C’est vrai qu’on y croit un peu plus que le vaccin préventif. Il y a toute une liste d’obstacles (pour le vaccin préventif) établis au fur et à mesure des échecs de la recherche vaccinale. Ce n’est pas pour autant qu’il faut baisser les bras.

Il y a des obstacles. Il faut les prendre un par un et essayer de trouver des solutions.

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