Le gouverneur du Nord-Kivu « prêt à négocier directement » avec Nkunda

Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), s’est dit lundi prêt à « négocier directement » avec le chef rebelle congolais Laurent Nkunda.

Publié le 2 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Je suis entièrement disposé à négocier directement avec Nkunda », a déclaré à l’AFP Julien Paluku Kahongya, dont la province est le théâtre depuis trois mois d’affrontements à grande échelle entre l’armée régulière et la rébellion.

Si Laurent Nkunda « m’appelle au téléphone, dans les dix minutes je suis prêt », a souligné M. Paluku.

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L’ouverture de négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa est l’une des principales revendications de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

De son côté, le gouvernement a répété à plusieurs reprises ne pas vouloir négocier seul-à-seul avec le CNDP, qui a infligé de sérieuses défaites à l’armée congolaise ces dernières semaines, et souhaiter inclure dans les pourparlers les autres groupes armés de la région.

Les déclarations du gouverneur du Nord-Kivu interviennent 48 heures après la visite en RDC du médiateur de l’ONU, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui a rencontré le chef de l’Etat Joseph Kabila à Kinshasa, puis le leader rebelle au nord de Goma, la capitale provinciale.

« Dans le cadre de ce qui existe actuellement, et en particulier dans le cadre de la médiation Obasanjo, nous sommes prêts, au niveau provincial, à négocier directement avec Laurent Nkunda, à parler avec lui », a expliqué le gouverneur du Nord-Kivu.

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« Kinshasa n’est pas opposé à cette idée là », a-t-il précisé.

« On ne peut pas continuer à ne pas se parler. Au niveau provincial, moi j’amorce la négociation », a ajouté M. Paluku, de retour à Goma dimanche après avoir passé plusieurs jours dans la capitale congolaise.

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« Le gouverneur du Nord-Kivu a-t-il le mandat du gouvernement? », a réagi le porte-parole de la rébellion, Bertrand Bisimwa, interrogé au téléphone par l’AFP depuis Goma.

« Mais que vaut la parole d’un gouverneur par rapport à celle d’un ministre ou du président » Kabila, a souligné M. Bisimwa.

« Nous ne pourrons pas refuser si Kinshasa veut effectivement négocier avec nous. Mais le gouvernement n’a qu’à informer clairement la facilitation » de M. Obasanjo, a commenté le porte-parole du CNDP, dénonçant une « manoeuvre dilatoire » de Kinshasa.

Samedi, lors de sa rencontre avec le médiateur de l’ONU, le chef du CNDP avait de nouveau insisté sur des négociations directes avec le gouvernement, menaçant dans le cas contraire de revenir à « la voie des armes ».

Le gouvernement avait alors réaffirmé être ouvert à de possibles négociations, mais dans le seul cadre du programme Amani, programme lancé en janvier 2008 et qui concerne tous les groupes armés congolais actifs au Nord et au Sud-Kivu voisin, dont les milices pro-gouvernementales Maï-Maï.

Ce blocage compromet jusqu’à présent une sortie de crise négociée entre les belligérants.

Fin octobre, le CNDP avait unilatéralement proclamé un cessez-le-feu. Les hostilités ont baissé d’un cran avec la première visite de M. Obasanjo à la mi-novembre.

Une précaire accalmie règne depuis sur la ligne de front en périphérie nord de Goma. La rébellion s’est retirée volontairement de près de 40 km sur plusieurs axes du front nord, mais continue à mener des opérations contre des miliciens Maï-Maï.

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