Climat: signature d’une déclaration commune Afrique-Union européenne
L’Union Africaine et l’Union européenne ont signé une déclaration commune sur la lutte contre le changement climatique, dans laquelle l’Afrique souscrit à l’objectif européen de limiter le réchauffement à +2°C, a annoncé à l’AFP un responsable européen.
"La déclaration UE/UA a été validée ce matin à Addis Abeba", siège de l’UA, a indiqué Brice Lalonde, ambassadeur de France pour le Climat, en marge de la conférence de l’ONU sur le climat à Poznan (ouest).
Cette déclaration commune, dont l’AFP a obtenu copie, reconnaît que "pour éviter les pires impacts du changement climatique, tous les pays, selon le principe de responsabilités communes mais différenciées, doivent assumer leur part pour limiter la hausse de la température mondiale à +2°C" d’ici la fin du siècle.
Une telle hausse correspond à 450 ppm (parties par millions) de dioxyde de carbone (CO2). La concentration de CO2 dans l’atmosphère atteint actuellement 383 ppm selon le dernier relevé de l’Organisation météorologique mondiale publié la semaine dernière.
L’Afrique rejoint également l’Europe sur "un objectif de réduction à long terme des émissions (de gaz à effet de serre) de 50% d’ici 2050 par rapport à 1990" et partage l’avis que les émissions doivent "culminer en 2020 et ensuite commencer à baisser".
Cette position est celle défendue par l’UE dans les enceintes internationales, notamment dans la vision d’un futur accord global contre le réchauffement, qui devra être conclu au plus tard fin 2009 et en cours de débat à Poznan.
L’UE à 27, qui a multiplié les échanges avec l’Afrique ces neuf derniers mois sur le climat, avait l’ambition de s’allier avec les 53 pays de l’UA afin de peser davantage dans la négociation du futur accord.
"C’est une bonne nouvelle que nous espérions voir tomber pendant Poznan", a souligné M. Lalonde.
"A elles deux, l’Europe et l’Afrique représentent 1,5 milliard d’habitants. L’Afrique est aussi le groupe le plus important du G77 (les pays en développement) et souhaite peser davantage dans le processus" de négociation, expliquait récemment le ministre français du développement durable Jean-Louis Borloo.
L’Afrique s’était déjà dotée le 20 novembre à Alger d’une déclaration commune sur le climat, mettant en avant ses besoins de financement, notamment pour s’adapter à un nouveau climat déréglé, la reconnaissance du phénomène de migrants climatiques et l’importance des forêts africaines, dont celles du bassin du Congo, dans la lutte contre l’effet de serre.
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