Le Somaliland se rêve en hub de l’Afrique de l’Est

Malgré sa déclaration unilatérale d’indépendance de 1991, le Somaliland a un rêve : faire du pays le hub logistique de l’Afrique de l’Est.

Le port d’Aden au Yémen est le principal partenaire commercial du port de Berbera (photo). DR

Le port d’Aden au Yémen est le principal partenaire commercial du port de Berbera (photo). DR

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Publié le 18 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

La réfection et la réouverture le 17 août 2013 de l’aéroport international de Hargeisa, dans l’ouest du Somaliland pourrait bien inaugurer une nouvelle ère pour l’ancien protectorat britannique. C’est en tout cas l’espoir des autorités locales. Depuis sa déclaration unilatérale d’indépendance vis-à-vis de la Somalie en 1991, le Somaliland reste toujours à la recherche d’une reconnaissance internationale. Pour autant, la région autonome espère devenir le hub logistique sous-régional et profiter de sa position géographique

Un budget annuel de 125 millions de dollars

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Disposant dans la ville de Berbera de l’un des rares ports en eau profonde de la Corne de l’Afrique, le territoire cherche à s’imposer comme une alternative à Djibouti pour désenclaver l’Éthiopie et son vaste marché. Déjà les appareils d’Ethiopian Airlines assurent depuis Addis Abeba des rotations régulières sur Hargeisa, la capitale du Somaliland, en attendant la fin des travaux en cours à l’aéroport de Berbera, la deuxième ville du territoire.

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Avec un budget annuel évalué à 125 millions de dollars et sans autre rentrée d’argent que les contributions envoyées par la diaspora, les autorités du Somaliland ne disposent pas des moyens de leurs ambitions. Et la rénovation des aéroports d’Hargeisa et de Berbera a été financée à hauteur de 10 millions de dollars par les fonds d’aide koweïtiens. Le territoire compte néanmoins sur les investissements étrangers et l’engorgement actuel des ports de Dar es Salam, Mombasa et Djibouti.

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Ainsi, selon une étude récente de la Banque mondiale, le territoire pourrait à moyen terme absorber 30 % des échanges commerciaux éthiopiens, soit 1 milliard de dollars par an. Le gouvernement du Somaliland a donc mandaté l’avocat britannique Jason McCue pour mobiliser les investisseurs, notamment sur Berbera, où des projets de développement portuaires et logistiques d’un montant global d’environ 2,5 milliards de dollars devraient voir le jour avant la fin de l’année 2013.

Têtes d’ovins

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Pour l’instant, l’exportation de têtes d’ovins vers les marchés de la péninsule arabe est l’activité principale du port de Berbera, mais les nombreux projets d’exploitation d’hydrocarbures lancés en Éthiopie et au Sud-Soudan pourraient à terme doper les trafics. « La remise en état et l’extension du port de Berbera restent la clé », veut croire Jason McCue, cité par le Financial Times, qui vient de commencer ses recherches pour identifier le futur opérateur portuaire.

De son côté, Ethiopian Airlines souhaite trouver un partenaire local pour démarrer ses activités de fret aérien et alimenter le port. « Le Somaliland peut devenir incontournable dans les échanges commerciaux de l’Afrique de l’Est », affirme le représentant local de la compagnie aérienne. Reste encore pour ce territoire de 4 millions d’habitants à clarifier son statut vis à vis de la Somalie pour rassurer les investisseurs et activer enfin la « pompe à finance » qui permettra d’irriguer le développement économique du pays.

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