Nicole Bricq mène l’offensive française au Nigeria
La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, en visite au Nigeria, veut relancer les investissement français dans le pays.
Après le Kenya en novembre 2012, Nicole Bricq continue sa tournée en Afrique anglophone avec une visite de trois jours au Nigeria qui vient de s’achever ce 18 septembre. La ministre française du Commerce extérieur entend repositionner la France dans ce pays attractif de quelque 160 millions d’habitants, alors que les entreprises de l’Hexagone y ont perdu du terrain face aux groupes chinois, indiens, mais aussi allemands.
« Reprendre l’offensive »
« Il y a cinq ans, notre pays tenait 5 % de part de marché au Nigeria. Malheureusement, en dépit d’un accord de partenariat signé avec les autorités en 2009, ce chiffre est tombé à 3,5 %. Il nous faut reprendre l’offensive et faire un suivi rapproché des sujets », a affirmé la ministre à la délégation d’hommes d’affaires qui l’accompagnait et aux principaux groupes français présents depuis longtemps dans le pays parmi lesquels Total, Lafarge, Schneider Electric, Alstom, Bolloré et PSA.
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Pour Nicole Bricq, les Français doivent profiter de la stratégie de diversification des autorités nigérianes qui souhaitent émanciper leur économie de la dépendance pétrolière et renforcer des infrastructures défaillantes, en particulier dans les grandes villes du pays. À Abuja, la capitale fédérale, elle a notamment rencontré le nouveau ministre de l’Électricité Chinedu Nebo, nommé la semaine dernière. Celui-ci a évoqué avec elle les efforts vertigineux du pays encore à accomplir dans un pays qui ne dispose que de 4 500 MW pour des besoins au moins dix fois supérieurs. Les français Schneider Electric, Alstom et Vergnet (énergies renouvelables) ont profité de l’occasion pour proposer leurs services.
À Lagos, la ministre française a également dialogué longuement le gouverneur Babatunde Fashola, réputé pour sa gestion rigoureuse de la capitale économique du pays. Les projets d’électrification et de transports urbains de la mégapole attirent tout particulièrement Alstom et la filiale française de General Electric. « Le PIB de Lagos a lui seul est plus important que ceux du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun réunis et représente 65 % du PIB du pays en dehors du secteur pétrolier ; la ville est bien gérée et le gouverneur a une vraie vision du développement urbain et d’une meilleure répartition de la croissance », s’est réjouie Nicole Bricq. Aussi intéressé par les opportunités de partenariat dans le domaine de la mode – un secteur dynamique au Nigeria -, le gouverneur de Lagos devrait se rendre prochainement à Paris.
Implantation des groupes français
Cette visite économique a aussi été l’occasion de faire avancer des sujets sensibles pour des groupes français dans le pays, en particulier l’approvisionnement en gaz des centrales électriques du cimentier Lafarge, l’obtention de facilités à l’export en contrepartie d’une implantation industrielle au Nigeria pour Schneider Electric ; et des projets – à long terme – de redémarrage de l’usine de PSA de Kaduna. La ministre a aussi rencontré le tycoon nigérian Aliko Dangote pour évoquer une participation éventuelle des groupes français à son projet de raffinerie à Ondo.
Nicole Bricq va continuer à arpenter le continent en 2013 et 2014, là encore en dehors du « pré-carré » francophone, dans les pays avec de grands bassins de population et une forte croissance. La ministre sera en octobre prochain en Afrique du Sud et se rendra également en Éthiopie et en Tanzanie.
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