Journalistes otages en Somalie: la police poursuit ses recherches

La police du Puntland, région semi-autonome du nord-est de la Somalie, poursuivait jeudi ses recherches pour retrouver quatre journalistes – un Espagnol, un Britannique et deux Somaliens – enlevés mercredi par des miliciens armés qui ne se sont pas encore manifestés.

Publié le 26 novembre 2008 Lecture : 2 minutes.

"J’ai rencontré le commandant de la police. Il m’a dit qu’il s’attend à recevoir rapidement de nouvelles informations, plus de détails", a indiqué par téléphone Abdulkabier Musa, ministre adjoint des Ports maritimes du Puntland.

"La police cherche toujours à savoir où ils sont" exactement, a-t-il ajouté depuis la capitale économique du Puntland, Bosasso, où les quatre hommes ont été capturés.

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Le photographe espagnol José Cendon, un rédacteur britannique et leur deux assistants somaliens enquêtaient sur la piraterie dans le golfe d’Aden pour le compte d’un quotidien britannique.

"Nous avons saisi un véhicule que les ravisseurs prévoyaient d’utiliser pour emmener les otages. Nous avons envoyé des forces pour les pourchasser", a déclaré le chef de la police du Puntland, le lieutenant-colonel Gani Mohamed Haji.

"Ils ont emmené les otages à pied dans une zone montagneuse. Nos forces sont sur leurs traces et nous espérons qu’elles réussiront à les libérer par la force", a-t-il expliqué.

Les ravisseurs les ont interceptés alors qu’ils quittaient leur hôtel en direction de l’aéroport de Bosasso pour quitter le Puntland. Les enlèvements n’ont pas été revendiqués.

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Madrid et Londres sont en contact pour mettre en place une action concertée dans le but d’obtenir la libération des quatre journalistes, a indiqué le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos.

A Addis Abeba, le président de la Commission de l’Union Africaine (UA) Jean Ping a demandé jeudi la "libération immédiate" des quatre journalistes et "condamné les enlèvements de journalistes en Somalie".

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De son côté le Comité pour la protection des journalistes (CPJ, basé à New York), s’est déclaré "profondément inquiet" quant à la sécurité des quatre otages et souligné "combien la Somalie est devenue un endroit dangereux pour les journalistes locaux et étrangers".

De même, l’Union nationale des Journalistes somaliens (Nusoj) s’est dite "choquée par l’enlèvement de deux journalistes étrangers à Bosasso où ils étaient restés environ une semaine pour enquêter sur les pirates".

"Ces enlèvements de journalistes sans raison sont inacceptables. Les autorités du Puntland doivent immédiatement s’assurer de la libération de ces journalistes en coopérant avec les intellectuels et les chefs de clans, afin de ne pas mettre leur vie en danger", indique le communiqué de la Nusoj.

Des journalistes étrangers et des travailleurs humanitaires sont régulièrement la cible des milices armées à Bosasso, un port qui sert de base aux contrebandiers, trafiquants d’armes et passeurs de clandestins souhaitant traverser le golfe d’Aden.

En août, deux journalistes indépendants, un Australien et une Canadienne, avaient été kidnappés aux abords de la capitale somalienne, Mogadiscio. En décembre 2007, un cameraman français avait été enlevé et détenu pendant huit jours par une milice locale de Bosasso. Un Allemand et son épouse somalienne avaient également été brièvement kidnappés au Puntland en septembre.

Le Puntland, un Etat autoproclamé du nord-est de la Somalie, est également la base arrière de la majorité des groupes de pirates qui écument le golfe d’Aden et l’océan Indien, où a été capturé le 15 novembre le Sirius Star, un superpétrolier saoudien pour la libération duquel les pirates ont demandé une rançon de 25 millions de dollars.

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