Les pirates du superpétrolier saoudien s’impatientent
Les pirates somaliens se montrent impatients de recevoir la rançon de 25 millions de dollars pour libérer le superpétrolier saoudien, à trois jours de l’expiration de leur ultimatum.
Le porte-parole des pirates somaliens qui ont capturé le 15 novembre le Sirius Star, joint au téléphone par l’AFP, a appelé mercredi les propriétaires du bateau à accélérer les négociations dans l’intérêt des propriétaires, des 25 membres d’équipage et. . . le leur.
"Nous enjoignons les propriétaires du tanker saoudien de mener un dialogue honnête dans le but de mettre un terme à cette crise", a déclaré Mohamed Said, qui se présente également comme un membre de l’équipe de négociateurs des pirates.
"Il faut qu’ils (les propriétaires) appellent le capitaine et nos éléments sur le Sirius Star afin que nous puissions accélérer les négociations", a-t-il ajouté.
"Trop d’attente nous est préjudiciable, ainsi qu’aux propriétaires et à l’équipage du bateau. Nous ne sommes pas en train de proférer des menaces mais nous les pressons d’être honnêtes", a-t-il expliqué.
Les pirates demandent 25 millions de dollars pour libérer le supertanker et ses 300. 000 tonnes de pétrole, soit 10% de la valeur du bateau (150 millions de dollars) et de sa cargaison (100 millions). Lors de leur première annonce publique du montant de la rançon, le 20 novembre, ils avaient fixé un ultimatum expirant au 30 novembre assorti de menaces.
"Les Saoudiens ont 10 jours pour satisfaire" cette demande, "sinon nous agirons d’une manière qui pourrait être désastreuse", avait averti Mohamed Said, sans autre précision.
Le superpétrolier, qui avait été pris d’assaut en plein Océan Indien, est au mouillage depuis dix jours dans la zone d’Harardhere, à 300 km au nord de Mogadiscio, un des nombreux repaires de pirates la côte somalienne.
La capture du Sirius Star, long de 330 mètres, constitue l’opération la plus spectaculaire menée jusqu’à présent par des pirates somaliens, qui ont attaqué une centaine de bateaux depuis le début de l’année.
Face à cette recrudescence d’attaques, la communauté internationale a progressivement déployé des navires de guerre dans le golfe d’Aden et l’Océan Indien, avec l’aval du conseil de sécurité des Nations unies, pour tenter de sécuriser une route maritime stratégique pour le commerce international, notamment celui des hydrocarbures.
Ce déploiement a été marqué par la destruction le 18 novembre d’un navire présenté comme un "bateau-mère" des pirates par la Marine indienne.
Ces navires, dont on ignore le nombre exact, font partie de navires capturés par les pirates et leur permettent d’élargir leur champ d’action en lançant des attaques en haute mer.
Mercredi, le Bureau maritime international (BMI) a toutefois assuré que le bateau coulé par la Marine indienne était en fait un chalutier thaïlandais capturé par les pirates, une affirmation démentie par la Marine indienne qui affirme avoir ouvert le feu en état de légitime défense.
"La frégate indienne a demandé à plusieurs reprises au navire de s’arrêter. Mais après plusieurs sommations, les occupants du navire adverse ont menacé de faire exploser la frégate si celle-ci approchait. Des pirates ont été vus sur le pont du navire armés de lance-roquettes", a réagi de son côté à l’AFP un porte-parole de la Marine indienne, le commandant Nirad Sinha.
Il a précisé que la frégate indienne n’avait ouvert le feu qu’après avoir été la cible de tirs.
"Sur les 16 membres d’équipage, un Thaïlandais a été tué, un Cambodgien a été découvert vivant et 14 autres, tous Thaïlandais, sont portés disparus", a indiqué Wicharn Sirchaiekawat, directeur général de la compagnie Thailand Sirichai Fisheries, propriétaire du chalutier sous pavillon des Kiribati.
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