Un bateau de pêche détruit par erreur, la Marine indienne dément
Le Bureau maritime international (BMI) a annoncé qu’un bâtiment de guerre indien avait coulé la semaine dernière au large de la Somalie un chalutier thaïlandais en le prenant pour un bateau de pirates.
La Marine indienne a cependant réaffirmé, après cette annonce, que sa frégate avait ouvert le feu en état de légitime défense.
Des responsables de la marine indienne avaient indiqué le 19 novembre qu’une frégate avait riposté la veille à une attaque de pirates au large des côtes de la Somalie, détruisant leur navire.
Mais le navire détruit était en fait un bateau de pêche thaïlandais capturé la veille par des pirates au large du Yemen, dans le golfe d’Aden, a indiqué mercredi Noël Choong, directeur du Centre d’observation de la piraterie du BMI basé à Kuala Lumpur.
"La frégate indienne a demandé à plusieurs reprises au navire de s’arrêter. Mais après plusieurs sommations, les occupants du navire adverse ont menacé de faire exploser la frégate si celle-ci approchait. Des pirates ont été vus sur le pont du navire armés de lance-roquettes", a indiqué de son côté à l’AFP un porte-parole de la Marine indienne, le commandant Nirad Sinha.
Il a précisé que la frégate indienne n’avait ouvert le feu qu’après avoir été la cible de tirs.
"Sur les 16 membres d’équipage, un Thaïlandais a été tué, un Cambodgien a été découvert vivant et 14 autres, tous Thaïlandais, sont portés disparus", a indiqué Wicharn Sirchaiekawat, directeur général de la compagnie Thailand Sirichai Fisheries, propriétaire du chalutier sous pavillon des Kiribati.
"Le bateau a été capturé le matin par les pirates et coulé le soir même", a-t-il ajouté, précisant qu’au moment de l’attaque, les membres d’équipage, à l’exception du capitaine et d’un interprète, n’étaient pas libres de leurs mouvements, après avoir été ligotés par les pirates.
"Nous voulons connaître les détails, savoir pourquoi le bateau a été coulé et pourquoi l’équipage n’a pas été secouru par la Marine indienne", a ajouté le propriétaire.
Après l’attaque, la Marine indienne avait indiqué que la description du bateau de pêche correspondait "à celle d’un +bateau-mère+, tel que mentionné dans les rapports sur la piraterie".
Ces "bateaux-mère" sont des cargos transportant de petites embarcations rapides, qui sont utilisées par les pirates pour attaquer d’autres navires.
M. Choong a précisé que des photos du chalutier, pris en otage par les pirates, avaient été envoyées aux navires de la coalition patrouillant dans la zone.
"La Marine indienne n’a sans doute pas reçu ces informations dans la mesure où elle ne fait partie des forces de la coalition", a indiqué M. Choong, espérant "que cet incident tragique ne se reproduise jamais".
Selon le BMI, 96 navires ont été attaqués depuis le début de l’année dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie, 39 ayant été capturés et 15, avec 300 marins à bord, se trouvant encore entre les mains des pirates.
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