Au Maroc, la fin progressive des subventions sur le carburant

Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a signé le 19 août un décret sur l’indexation partielle des prix de certains carburants. Cette mesure est entrée en vigueur en septembre et a entraîné la hausse immédiate des prix à la pompe.

L’indexation du prix des carburants a entraîné une hausse immédiate des prix à la pompe le 16 septembre dernier. © AFP

L’indexation du prix des carburants a entraîné une hausse immédiate des prix à la pompe le 16 septembre dernier. © AFP

Publié le 17 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Dans le cadre des efforts visant à contenir le déficit public, le gouvernement marocain a mis en œuvre lundi une mesure d’indexation partielle et limitée des prix des carburants, une mesure signé par le Premier ministre Abdelilah Benkirane le 19 août dernier. L’indexation concerne l’essence, le gazole et le fioul industriel, dont les prix seront révisés tous les 16 du mois selon les cours sur le marché mondial, sauf si la fluctuation des prix du baril est comprise entre – 2,5 et 2,5 %, auquel cas ils resteront inchangés.

Cette mesure a entraîné une hausse immédiate des prix à la pompe le 16 septembre. Ainsi le prix du gazole a augmenté de 0,69 dirham le litre (six centimes d’euros), celui de l’essence a augmenté de 0,59 dirham, et celui du fuel de 662,88 dirhams la tonne, soit des hausses respectives de 8, 5 et 14 %. Les prix actuels seront donc en vigueur jusqu’au 16 octobre prochain.

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Finances publiques

Avec cette mesure, le gouvernement entend limiter l’impact des variations des cours mondiaux sur les finances publiques. La subvention des produits pétroliers représente un gouffre financier pour le royaume : elle constitue près de 90% du coût total de la caisse de compensation (établissement public marocain créé en 1941 dans le but de stabiliser les prix des produits de base, ndlr) qui a atteint près de 55 milliards de dirhams (environ 4,9 milliards d’euros) en 2012. « S’il n’y avait pas ces dépenses (de compensation), le déficit budgétaire serait de l’ordre de 0,5% » contre plus de 7% en 2012, a déclaré Najib Boulif, le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, cité par l’AFP.

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« Le Maroc pratique un prix parmi les moins chers au monde en ce qui concerne le gasole par exemple, alors même que nous ne sommes pas producteurs de pétrole », a déclaré le président du groupement des pétroliers du Maroc (GPM), Adil Ziady, cité par l’hebdomadaire marocain La vie éco. Le gazole, par exemple, est vendu à 1,7 euros dans des pays comme l’Italie ou la Turquie, contre 80 centimes d’euros au Maroc, et le prix du butane n’a pas varié depuis 1990 alors que son prix sur les marchés internationaux au augmenté de 250 % durant la dernière décennie, souligne le journal.

Des mesures d’accompagnement

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L’indexation des prix des carburants fait polémique au sein du parlement marocain ainsi que de la société civile. Les transporteurs routiers menacent de faire grève. Une assurance a été souscrite dans le cas d’une envolée des prix du baril. Au-delà d’un certain seuil – vraisemblablement 115 à 120 dollars -, celle-ci « prendra en charge la différence », souligne Najib Boulif. « Des mesures d’accompagnement » sont aussi prévues pour les professionnels, afin de ne pas entraîner une hausse généralisée des prix via les coûts de transport.

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