Guinée : Bolloré réalisera la ligne ferroviaire Conakry-Kagbélen
La Guinée a confié à Bolloré Africa Logistics la construction de la ligne ferroviaire Conakry-Kagbélen et l’acquisition du matériel roulant. Un projet de 140 millions d’euros.
Lors de sa visite du 14 septembre 2013 sur le port de Conakry, le président guinéen Alpha Condé a pu constater l’avancée des travaux d’expansion et de modernisation du terminal à conteneurs, démarrés en 2011, sous la houlette de l’opérateur portuaire Bolloré Africa Logistics (BAL). Réalisé « à hauteur de 65 % », selon Jean-Michel Maheut, le directeur général de BAL en Guinée, le chantier doit être réceptionné en mai 2014. La première phase, menée en partenariat avec Vinci, a permis de gagner 5 hectares sur la mer pour étendre de 2,7 hectares les terre-pleins de stockage.
Renforcer le rôle de hub sous-régional du port de Conakry en direction de l’Amérique du Sud
Selon BAL, cette première étape a déjà permis de réduire les temps d’attente en rade et d’augmenter la productivité du terminal, en doublant le nombre de boîtes manutentionnées par heure.
La seconde phase, actuellement en cours, est conduite avec les équipes de China Harbour Engineering Company (CHEC). Elle consiste à prolonger le quai en eau profonde pour le porter à 600 mètres, dont 338 mètres dragués à -13 mètres pour permettre au port guinéen d’accueillir des navires de grandes capacités.
Ses possibilités d’accostage vont elles aussi augmenter grâce à l’utilisation de deux postes à quai. De même, les capacités de stockage du port devrait passer de 8 000 à 15 000 équivalent vingt pieds (EVP). Le montant total de ces travaux est estimé à plus de 100 millions d’euros pour les opérateurs.
Apparemment satisfait de l’état d’avancement du chantier, le président Condé en a profité pour confirmer devant la presse qu’il entend attribuer la réalisation du tronçon ferroviaire Conakry-Kagbélen au groupe français.
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Autre projet
Cette ligne de 42 kilomètres doit relier le terminal portuaire au port sec de Kagbélén, situé à la sortie de la presqu’île de Conakry. Compris dans la concession attribuée à BAL, cet équipement a déjà fait l’objet d’importants travaux de terrassement.
Ce tronçon doit assurer le désengorgement de la capitale guinéenne, en reportant sur le rail, l’essentiel du trafic routier. Financé sur fonds propres par BAL, le projet est estimé à 140 millions d’euros, entre la construction de la ligne et l’acquisition du matériel roulant.
Par ailleurs, le président guinéen est revenu sur un autre projet ferroviaire : la ligne reliant Conakry à Kankan, la deuxième ville du pays. Longue de 662 kilomètres, elle a été confiée à la compagnie minière Vale en février 2011, mais des divergences entre l’opérateur brésilien et le gouvernement guinéen ont poussé ce dernier à rechercher une autre solution. Selon Alpha Condé, le nouvel opérateur pourrait bien être BAL, même si pour l’instant le groupe français ne semble pas vraiment avoir fait acte de candidature.
Hub sous-régional
Cette ligne qui est avant tout un projet guinéen, pourrait également desservir à plus long terme Bamako et Bobo-Dioulasso, dans l’Ouest du Burkina Faso, et renforcer le rôle de hub sous-régional que le port de Conakry entend tenir, notamment en direction du continent sud-américain. « La Guinée est le pays africain le plus proche de l’Amérique Latine. Nos ports doivent donc en profiter », a déclaré Alpha Condé, qui entend relancer le port de Benty, dont les capacités nautiques sont les meilleures du pays. Aujourd’hui à peine utilisé, il était le principal centre pour les exportations de bananes durant l’époque coloniale.
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