RDC: la rébellion annonce se retirer de 40 km sur deux fronts
La rébellion de Laurent Nkunda a annoncé mardi qu’elle allait opérer « un retrait unilatéral de ses troupes sur une distance de 40 km » sur deux fronts dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), afin de « donner une nouvelle chance à la paix ».
Cette annonce intervient deux jours après la rencontre entre le chef rebelle et Olusegun Obasanjo, envoyé spécial de l’ONU pour la RDC.
Le bureau politique de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) s’est réuni mardi à Jomba (est), selon un communiqué du CNDP.
« Il a été décidé » que le CNDP « devra opérer un retrait unilatéral de ses troupes sur une distance de 40 km à la fois sur l’axe Kanyabayonga-Nyanzale et sur l’axe Kabasha-Kiwanja », précise le texte.
La rébellion demande en outre à la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) « de prendre en charge la sécurité de ces zones de séparation et de s’assurer qu’aucune autre force ne vienne l’occuper, parce qu’une telle occupation rendrait immédiatement caduque la décision de retrait du CNDP. «
Le CNDP a expliqué vouloir ainsi « donner une nouvelle chance à la paix et conforter son excellence Olusegun Obasanjo dans ses efforts de médiation en RDC ».
Des combats ont éclaté mardi entre l’armée congolaise et des miliciens Maï-Maï pro-gouvernementaux près de la ville stratégique de Kanyabayonga, dans l’est de la RDC, a-t-on appris auprès de la Monuc.
Plus tôt dans la journée, une source administrative locale avait fait état de tirs et d’incidents impliquant l’armée dans cette région, plus précisément dans les localités de Kayna et Kirumba.
« Des combats ont éclaté à Kirumba entre FARDC (Forces armées de RDC) et Pareco (Patriotes résistants congolais) », des miliciens pro-gouvernementaux, a déclaré à l’AFP le porte-parole militaire de la Monuc à Kinshasa, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich.
Kirumba est situé à une vingtaine de km au nord de Kanyabayonga, ville d’environ 50. 000 habitants qui verrouille toute la partie nord de la province du Nord-Kivu. Ces combats ont lieu à plus de 1. 500 km à l’est de la capitale Kinshasa.
Quant à Kanyabayonga, cette ville stratégique était désertée de ses habitants mardi, avec de très nombreuses maisons pillées, a constaté une journaliste de l’AFP.
Magasins, marchés et bâtiments publics sont fermés. Seuls quelques groupes de soldats, désoeuvrés et kalachnikovs en bandoulière, déambulent dans les rues.
La plupart des habitations, en brique ou en torchis, sont également fermées, mais beaucoup avaient leur porte d’entrée ou leurs volets fracturés, et semblent avoir été visitées.
La très grande majorité de la population a fui dans les forêts environnantes pour échapper aux exactions des militaires des Forces armées de la RDC (FARDC), selon les témoignages de rares habitants encore sur place.
Ceux qui osent s’aventurer de jour dans la ville, des hommes pour la plupart, circulent avec des ballots à la main, et viennent essayer de récupérér quelques vivres dans les parcelles entourant les maisons, avant de repartir en brousse.
Selon l’ONU, toute la région de Kanyabayonga avait été la semaine dernière le théâtre de pillages et d’exactions « à grande échelle » perpétrés par des éléments des FARDC, mécontents et paniqués d’un redéploiement opérationnel plus au sud sur la ligne de front.
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