Arrestation en Allemagne d’une responsable rwandaise: « mépris total », selon Kagame

Le président rwandais Paul Kagame a déclaré dans une interview à un journal britannique que l’Europe avait fait preuve d’un « mépris total » pour son pays en arrêtant Rose Kabuye, la chef du protocole présidentiel rwandais.

Publié le 17 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

Il a précisé dans cette interview publiée lundi par le Financial Times que les accusations lancées contre elle étaient "sans fondement".

Rose Kabuye a été arrêtée le 9 novembre en Allemagne en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par la France et doit être remise à la justice française mercredi, a-t-on appris de source judiciaire à Paris.

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Dans une interview publiée lundi dans le magazine allemand Spiegel, M. Kagame a reconnu que Rose Kabuye avait été incluse dans sa délégation lors de son déplacement en Allemagne en toute connaissance des risques encourus.

"Nous avons estimé qu’il valait mieux interjeter appel contre la procédure (française) plutôt que laisser Rose Kabuye à la maison", a affirmé au Spiegel M. Kagame, soulignant qu’il était intolérable qu’un pays étranger puisse décider qui pouvait être inclus au sein d’une délégation officielle rwandaise.

Rose Kabuye, une proche du président Kagame est l’une des neuf personnes recherchées par la justice française pour leur participation présumée à l’attentat contre l’avion de l’ancien président hutu Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994, élément déclencheur du génocide qui a fait selon l’ONU 800. 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.

Après son arrestation à l’aéroport de Francfort, Mme Kabuye avait indiqué vouloir être rapidement transférée en France.

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M. Kagame a affirmé au Spiegel que le Rwanda ferait un procès à la France pour qu’elle réponde aux accusations de responsabilité dans le génocide au cas où Rose Kabuye serait condamnée à la prison.

Kigali a vivement protesté contre cette arrestation, dénonçant "un abus de la juridiction internationale" visant "une femme innocente" victime d’une "enquête manipulée" de la France à caractère politique.

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Une source au parquet général du Rwanda a indiqué le 11 novembre à l’AFP que la justice rwandaise mettait la dernière main aux actes d’accusation contre 23 des 33 responsables civils ou militaires français mis en cause dans le rapport d’une commission d’enquête rwandaise rendu public le 5 août.

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