Bousculade meurtrière à Kinshasa : les versions s’opposent

Le dimanche 11 mai à Kinshasa, 15 personnes ont perdu la vie après un mouvement de foule à l’issue du match AS Vita Club-TP Mazembe (0-1). Une enquête est en cours pour déterminer les raisons de ce drame, mais certains témoins évoquent une bavure policière.

Un match de foot à Kinshasa, en 2013. © AFP

Un match de foot à Kinshasa, en 2013. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 15 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

La Confédération Africaine de Football (CAF) est bonne fille. Quelques jours après le drame qui a causé la mort à quinze personnes et entraîné des blessures à vingt-et-une autres, elle a autorisé la tenue du match de Ligue des Champions (1ère journée) entre l’AS Vita Club et Zamalek Le Caire, le dimanche 18 mai, au stade Tata Raphaël de Kinshasa, alors que les Égyptiens avaient demandé sa délocalisation. Mais la rencontre se déroulera devant un public restreint, puisque 5000 supporters, qui devront avoir été préalablement identifiés par l’AS Vita Club, auront le droit de pénétrer dans la vétuste enceinte kinoise. Un important dispositif de sécurité sera par ailleurs déployé dans le stade, mais également aux alentours.

Mais depuis le drame du 11 mai, de nombreuses questions se posent, obligeant le gouvernement congolais à diligenter une enquête. Le nombre de spectateurs présents ce jour-là était bien supérieur à la capacité officielle du stade. "Je pense qu’ils étaient au moins 50 000", souligne Florent Ibenge, l’entraîneur de l’AS Vita Club. "Il n’y avait aucune tension sur le terrain, ni même à l’encontre des supporters de Mazembe. D’après les témoignages que nous avons eus, car nous étions dans les vestiaires, des supporters ont commencé à jeter des projectiles sur  les forces de l’ordre, lesquelles ont répliqué en envoyant des grenades lacrymogènes." Une version confirmée par Constant Omari, le président de la Fédération Congolaise. "Quatre lacrymogènes ont été tirés, des personnes se sont dirigées vers une porte qui était fermée, et toutes les victimes sont mortes piétinées ou étouffées."

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"Bavure" policière ?

Toujours selon le président de la Fécofa, "la police n’a pas fait un usage de la force démesuré. Ces incidents auraient éclaté parce que des supporters avaient compris que l’AS Vita Club venait de perdre ses chances de disputer la Ligue des champions en 2015. Il y avait de la tension sportive avec l’enjeu du match, mais de façon générale, les supporters de Vita Club ne sont pas violents. Il n’y a pas de culture du hooliganisme en RDC."

Pourtant, d’autres sources, qui ont exigé l’anonymat, livrent une version moins policée que celle des autorités politiques congolaises.

"Les policiers ont fait usage des lacrymogènes, et quand les supporters ont pris la direction d’une sortie, les forces de l’ordre les attendaient pour les empêcher de quitter le stade, ce qui a ajouté à la panique", explique l’une d’elles, quand une autre parle carrément de "bavure". On sait que les lacrymogènes provoquent souvent des mouvements de panique, et dans un stade vétuste, les risques sont grands. Dimanche, il n’y avait qu’une porte de sortie ouverte. C’est une grave défaillance… " Et accessoirement une très mauvaise publicité pour un pays candidat à l’organisation de la CAN 2019 ou 2021…

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