Afrique du Sud : Oscar Pistorius sera examiné dans un hôpital psychiatrique

La juge sud-africaine a justifié sa décision d’ordonner une contre-expertise indépendante en expliquant que le rapport de la psychiatre cité par la défense "ne peut remplacer une évaluation appropriée". Selon elle, cette décision constitue le gage d’un "procès équitable" et les tests permettront ainsi de savoir "si au moment du crime il souffrait d’un trouble mental qui aurait pu le rendre pénalement non responsable de son acte".

Auparavant, Barry Roux, avocat de la défense, avait misé sur le sentiment de vulnérabilité de l’athlète en faisant témoigner à la barre la psychiatre Meryll Vorster. Selon elle, le trouble anxieux généralisé auquel est sujet Pistorius entraîne chez lui "un état d’inquiétude permanent et excessif". La défense tente de s’appuyer sur cet axe pour démontrer que ce sentiment de crainte et de vulnérabilité a pu contribuer à lui laisser penser que sa petite amie Reeva Steenkamp était un cambrioleur lorsqu’il l’a abattue à son domicile le soir de la Saint-Valentin, en 2013. "S’il avait peur d’un intrus, alors certainement avoir un trouble d’anxiété généralisé pourrait avoir affecté la façon dont il a réagi à cette peur", souligne la psychiatre.

Le procureur Garrie Nel ne croit pas en cette version et pointe le fait que, depuis le début du procès, le 3 mars dernier, il n’y a eu "aucun indice d’une quelconque anxiété anormale". Les conclusions de l’experte servent surtout, d’après lui, à obtenir une peine réduite à l’égard de Pistorius, ou d’essayer de faire requalifier l’affaire.

La date de l’examen psychiatrique du Sud-africain n’a pas encore été annoncée et il n’est pas certain qu’il puisse bénéficier d’une place dans l’immédiat. Ce qui devrait encore retarder le procès. Par ailleurs, la juge a laissé entendre que l’accusé ne serait pas forcément interné pendant la durée des tests qui pourraient s’étaler sur 30 jours.

(Avec AFP)