Syrie : l’Algérien Lakhdar Brahimi, médiateur de l’ONU, met fin à sa « mission presque impossible »
Lakhdar Brahimi a jeté l’éponge. Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie a démissionné mardi et quittera son poste fin mai. L’Algérien s’opposait notamment à la tenue de l’élection présidentielle syrienne en juin, qui semble assurer une réélection de Bachar al-Assad.
C’est la fin de la médiation de l’Algérien Lakhdar Brahimi en Syrie. Le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe a démissionné, mardi 13 mai, et achèvera sa mission à la fin du mois, a annoncé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Lakhdar Brahimi, qui devait rencontrer les 15 pays membres du conseil de sécurité de l’ONU, s’est dit "très triste de quitter son poste, et la Syrie, dans une si mauvaise situation".
>> Lire aussi : "Syrie, mission (presque) impossible"
"C’est avec un profond regret que (..) j’ai décidé d’accepter la demande de Lakhdar Brahimi de quitter ses fonctions le 31 mai 2014", a quant à lui déclaré Ban Ki-moon, avant de préciser qu’il n’avait pas encore désigné son successeur. Le Sud-Coréen a également rendu hommage aux efforts diplomatiques de l’Algérien, notamment l’organisation des pourparlers de Genève, et à sa "grande patience et sa persévérance" malgré une mission qu’il a qualifiée de "presque impossible".
"Je demande instamment [aux deux camps] une nouvelle fois de penser à leur avenir, c’est leur pays, leur avenir", a martelé le secrétaire général des Nations unies, tout en regrettant que, "en raison des divisions", les médiateurs n’aient "pu faire aucun progrès en trois ans" de conflit.
Opposé à la présidentielle de juin
Lakhdar Brahimi avait été nommé le 17 août 2012 comme médiateur international dans le conflit en Syrie, prenant le relais de Kofi Annan, qui avait échoué à imposer un cessez-le-feu entre régime et rebelles. À 80 ans, il a notamment réussi à organiser un face à face inédit entre régime et opposition début 2014 à Genève, sous la pression des Américains, soutiens de l’opposition, et des Russes, alliés du régime, mais qui s’est cependant soldé par un échec.
"Une réélection de Bachar al-Assad dissuaderait l’opposition de revenir à la table de négociations"
Il avait par ailleurs affirmé que la prochaine élection présidentielle, prévue le 3 juin, sonnerait le glas de ses efforts diplomatiques. "Une réélection de Bachar al-Assad dissuaderait l’opposition de revenir à la table de négociations", avait-il expliqué.
Lakhdar Brahimi s’était fait connaître en 1989 alors qu’il contribuait à l’accord de Taef qui mettait fin à 15 ans de guerre civile au Liban. Il a également dirigé la mission de l’ONU en Afrique du Sud pendant les élections de 1994, qui ont amené au pouvoir Nelson Mandela. L’Algérien fait partie du groupe des "Elders", au même titre que l’ancien président américain Jimmy Carter, le Ghanéen Kofi Annan ou encore le Sud-Africain Desmond Tutu.
(Avec AFP)
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