Syrie : selon les autorités, Homs la sinistrée se prépare à connaître « une saison touristique prospère »

C’est une annonce qui a de quoi surprendre. Le ministre  syrien du Tourisme a affirmé jeudi que la ville de Homs allait connaître « une saison touristique prospère ». Elle est pourtant l’une des villes les plus touchées par la guerre civile, depuis maintenant trois ans.

Montage photo montrant la même rue d’un quartier résidentiel de Homs. © Amro Ali

Montage photo montrant la même rue d’un quartier résidentiel de Homs. © Amro Ali

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Publié le 8 mai 2014 Lecture : 1 minute.

Bachir Yazigi est le ministre syrien du Tourisme et il n’a pas peur des mots. Jeudi 8 mai, il a annoncé, sans rire, que la ville de Homs pouvait se préparer à vivre une "saison touristique prospère". Les atouts du lieu et de sa région : la vallée des chrétiens et ses nombreux monastères et églises, ou encore le Krak des chevaliers.

Or cette ancienne citadelle croisée, qui était un des sites touristiques les plus prisés de Syrie, a été repris en mars par l’armée syrienne, après plus d’un an de combats. "Grâce aux sacrifices de l’armée syrienne, la vie reviendra à la province et le tourisme sera ressuscité", a renchéri le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi.

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Un optimisme qui laisse perplexe. Homs, dans le centre du pays, est ravagée par le conflit entre armée et rebelles depuis trois ans. Beaucoup de ses quartiers et des localités de sa province sont en ruines. La ville est l’une des plus meurtries du pays et, si son quartier historique est en train d’être évacué par la rébellion, les attentats continuent de l’ensanglanter quasi quotidiennement. Le 30 avril dernier, au moins cent personnes ont ainsi péri dans une double attaque dans un quartier à majorité alaouite, revendiquée par la branche officielle d’Al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nosra.

Naguère haut lieu touristique avec ses monuments comme la grande mosquée Al-Nouri ou l’Église Oum Al-Zunnar, l’une des plus anciennes du pays, le vieil Homs a surtout été dévasté par deux années de siège contre celle qui s’était érigée en capitale de la révolution. Difficile de croire à une reprise de l’activité touristique dans une ville qui ne compte plus ses morts et dont, de toute façon, il ne reste que peu de choses.


Montage photo montrant
la même rue d’un quartier résidentiel de Homs, réalisé par Amro Ali, chercheur-doctorant à l’Institut pour la démocratie et les droits de l’Homme de l’Université de Sydney

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Par Mathieu OLIVIER

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