#BringBackOurGirls : haro numérique sur Boko Haram !
Il y a trois semaines, déjà, plus de 200 adolescentes étaient enlevées au Nigeria par Boko Haram. Depuis, il ne se passe pas un jour sans que les mères des disparues crient leur désespoir. Et, sur internet, elles ont été entendues, de l’Élysée à Hollywood, en passant par la Maison Blanche.
Voilà plus de trois semaines que plus de 200 lycéennes nigérianes ont été enlevées par la secte islamiste Boko Haram, dans l’État de Borno, au nord du pays. Trois semaines que tout un pays se demande jour après jour quel sera le sort des disparues, que Boko Haram a affirmé vouloir vendre au plus offrant, au Cameroun et au Tchad.
>> Lire aussi : "Boko Haram veut traiter les lycéennes enlevées en "otages", les vendre ou les marier de force"
Au-delà du Nigeria, le combat des mères contre l’indifférence et l’impuissance du gouvernement nigérian, contre l’oubli ensuite, a conquis la planète entière. Avec notamment une pétition en ligne qui approche les 600 000 signatures sur la plateforme change.org, ou encore une autre lancée via le site de la Maison Blanche, et en particulier sur Twitter via le hashtag #bringbackourgirls.
Succès viral
Du côté du réseau social américain, le phénomène a tout du raz-de-marée. Près de deux millions d’utilisations du hashtag et des centaines de milliers de photos postées, tout comme sur Instagram. Partie des familles des disparues, la mobilisation internationale a ensuite pris son envol aux États-Unis où une réalisatrice et mère de famille, Ramaa Mosley, a décidé d’agir en créant une page Facebook, un compte Twitter et en diffuser le hashtag #BringBackOurGirls. Un véritable succès viral.
Utilisation du hashtag #BringBackOurGirls
À l’image de nombreux anonymes, Malala Yousafzai, la jeune militante pakistanaise des droits de l’homme, va ainsi poster une photo d’elle tenant une pancarte avec le fameux hashtag, retweeté des milliers de fois. Hillary Clinton, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Angelina Jolie, ambassadrice du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés, ou encore John Kerry vont l’imiter. Enfin, dernière victoire en date : l’implication de la Première dame des États-Unis, Michelle Obama, dont l’époux avait un peu plus tôt annoncé l’aide de Washington dans les recherches des jeunes filles disparues.
Évolution de l’utilisation des principaux hashtags concernant l’enlèvement
Access to education is a basic right & an unconscionable reason to target innocent girls. We must stand up to terrorism. #BringBackOurGirls
— Hillary Clinton (@HillaryClinton) 4 Mai 2014
En bref, #bringbackourgirls est un coup de maître, tant il a contribué à la mobilisation des politiques, des États-Unis à la Chine en passant par la France. Pour le moment, cependant, il est resté sans succès. D’après plusieurs sources locales confirmées par le département d’État américain, certaines lycéennes ont été transférées hors du pays, au Tchad et au Cameroun, puis vendues pour une dizaine d’euros. Mercredi 7 mai, les autorités nigérianes ont bien été forcées de concéder que les services de sécurité n’avaient toujours pas retrouvé la trace des jeunes filles.
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Par Mathieu OLIVIER
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