Présidentielle mauritanienne : Mint Moulaye, une candidate contre Aziz ?
Présidente du conseil d’administration de l’agence officielle d’information en Mauritanie, Mint Moulaye, 57 ans, a déposé mercredi sa candidature à l’élection présidentielle du 21 juin. C’est la deuxième femme à briguer la magistrature suprême dans ce pays islamique.
"Lalla Mariem Mint Moulaye Idriss a déposé au secrétariat général du Conseil constitutionnel un dossier portant sa candidature à la présidentielle du 21 juin", a indiqué, le 7 mai, un communiqué du Conseil constitutionnel de la Mauritanie. Un fait rare dans un pays islamique qui applique la charia.
Mint Moulaye Idriss, 57 ans, candidate indépendante, est ainsi la deuxième femme à se porter candidate à une élection présidentielle en Mauritanie, après Aicha Mint Jedeine qui s’était présentée en 2003 contre le président Maaouiya Ould Taya (1984-2005).
Mint Moulaye Idriss se veut-elle une opposante au président Mohamed Ould Abdel Aziz ? Ses fonctions de présidente du Conseil d’administration de l’Agence mauritanienne d’information (AMI, officielle) posent nécessairement la question de son indépendance vis à vis du pouvoir.
La candidature de Mint Moulaye, mariée et mère de quatre enfants, titulaire d’un doctorat de troisième cycle en ingénierie financière, vient s’ajouter à celle de Boidel Ould Houmeid, chef d’El-Wiam, un parti d’opposition modérée qui compte 7 députés sur 147 à l’Assemblée nationale. Le président Aziz est candidat à sa succession.
Boycott pour "manque de transparence"
Le dépôt des candidatures s’est clôturé le 7 mai à minuit. Mais plusieurs forces politiques de l’opposition ont déjà annoncé qu’elles ne prendront pas part au scrutin.
Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), coalition de l’opposition radicale en Mauritanie regroupant dix partis de la Coordination de l’opposition démocratique (COD), avait annoncé qu’il boycottait la présidentielle à la suite, selon lui, du blocage du dialogue politique avec le pouvoir.
L’Alliance populaire progressiste (APP, opposition modérée) de Messaoud Ould Boulkheir, ex-président de l’Assemblée nationale, a également annoncé mercredi qu’elle allait boycotter le scrutin du 21 juin à cause d’un "manque de transparence".
(Avec AFP)
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