Nigeria : nouvel enlèvement de jeunes filles, Al-Ahzar condamne Boko Haram
Près d’un mois après avoir kidnappé plus de 200 lycéennes, le groupe islamiste Boko Haram a encore enlevé huit adolescentes dans le nord-est du Nigeria. Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, a joint mardi sa voix à celle de tous ceux qui, à travers le monde, condamnent ces enlèvements.
Alors que l’enlèvement sans précédent de plus de 200 lycéennes par Boko Haram, le 14 avril, est encore dans tous les esprits, le groupe islamiste a récidivé. Huit autres adolescentes ont été kidnappées, début mai, dans le nord-est du Nigeria. Faire du mal à ces jeunes filles est "totalement contraire aux enseignements de l’islam et à ses principes de tolérance", a déclaré, le 6 mai, l’université d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite.
Dans un communiqué publié depuis son siège du Caire, la prestigieuse université islamique a appelé "à la libération immédiate" des captives.
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Mobilisation internationale pour retrouver les captives
De son côté, Barack Obama a qualifié mardi de "situation révoltante" l’enlèvement des lycéennes par les jihadistes islamistes au Nigeria. "Boko Haram est l’une des pires organisations terroristes au niveau local ou régional. [Ses membres] tuent sans pitié depuis des années, et nous cherchions déjà à établir une plus grande coopération avec les Nigérians" pour lutter contre le groupe, a déclaré le président américain.
Cet enlèvement de masse "pourrait être l’événement qui aide à mobiliser la communauté internationale toute entière" contre cette organisation, a ajouté Barack Obama qui a proposé à son homologue nigérian, Goodluck Jonathan, l’aide des États-Unis pour tenter de retrouver les jeunes filles.
Une équipe d’experts américains, composée de militaires et policiers notamment, a déjà été envoyée sur place pour aider les autorités nigérianes. Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, dénonçant des kidnappings "écœurants", a lui aussi indiqué que Londres apportait une "aide concrète" au Nigeria dans cette affaire.
Des lycéennes vendues au Cameroun ou au Tchad ?
Pour Enoch Mark, critique virulent du gouvernement nigérian depuis que sa fille a été enlevée, l’action de l’armée nigériane reste largement insuffisante. Les insurgés de "Boko Haram ne sont pas des esprits ou des créatures extra-terrestres qui ne peuvent pas être suivies et maîtrisées", a-t-il déclaré.
En attendant, le département d’État américain dit disposer d’informations selon lesquelles les adolescentes auraient été emmenées dans des pays voisins, se faisant l’écho de déclarations – non confirmées – de responsables locaux à Chibok. Ces derniers avaient affirmé récemment que les captives avaient été vendues comme épouses à des combattants islamistes du Cameroun et du Tchad.
Mais les autorités tchadiennes et camerounaises ont fermement démenti ces informations.
(Avec AFP)
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