Afrique du Sud : Jacob Zuma, aimé ou détesté, président candidat malgré tout

Le président sud-africain Jacob Zuma, hué en décembre dernier lors d’un hommage à Nelson Mandela, a été acclamé par 100 000 personnes pour son dernier meeting en vue des élections présidentielles qui approchent.

Jacob Zuma lors d’un meeting le 4 mai 2014 à Johannesburg © AFP

Jacob Zuma lors d’un meeting le 4 mai 2014 à Johannesburg © AFP

Publié le 6 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Le dimanche 4 mai, 100 000 partisans du parti au pouvoir, le congrès national africain (ANC), se sont déplacés au stade de Soweto pour acclamer Jacob Zuma lors d’un dernier meeting de campagne. Une ferveur qui n’a pas toujours été au rendez-vous.

Arrivé au pouvoir en 2009, le président sud-africain est sur le point de briguer un second mandat malgré les nombreuses affaires qui l’ont entâché, comme celle du massacre perpétré par la police sur 34 mineurs en grève à Marikana (nord) en août 2012, le scandale de la rénovation de sa demeure familiale aux frais de l’Etat à Nkandla (Est), pour la modique somme de 246 millions de rands (16,5 millions d’euros), ou encore des accusations de viol, qui n’ont jamais abouties.

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Sur le plan international, il y a aussi les critiques déclenchées par la débâcle militaire en Centrafrique où 15 soldats de l’armée sud-africaine ont péri en 2013, ou encore l’obtention d’un passe-droit faisant atterrir une riche famille indienne, amie du président, sur une base militaire, ce qui est formellement interdit par la loi sud-africaine.

Malgré cela, toutes les fois où il semblait être à terre, il s’est relevé. "Le fait est qu’en Afrique du Sud ce n’est pas nécessairement le meilleur leader qui devient président mais celui qui est le plus fort au sein de l’ANC, à cause de la domination du parti sur le pays", explique Ranjeni Munusamy, une journaliste du quotidien en ligne Daily Maverick et ancienne proche du président. Elle affirme également que "même si les cinq dernières années ont été à ce point dominées par le scandale, il est difficile de le mettre en cause directement. L’ANC dit sans arrêt que ce n’est pas de sa faute à lui".

Des avis qui divergent

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Selon Sdumo Dlamini, le président de Cosatu, une confédération syndicale puissante en Afrique du Sud, Zuma "n’a pas été brisé par les calomnies contre sa personne ou son leadership. Il est resté ferme, a maintenu tout le monde dans l’alliance (ANC, communistes et syndicats), se montrant très très accommodant avec les différents points de vue". Pour Dlamini, ce qui fait sa force c’est de "connaître la souffrance de monsieur Tout le monde", car "quand il parle de la pauvreté, il connaît".

En revanche, du point de vue des opposants, ce qui justifie que le président soit encore à la tête du pays c’est son influence qu’il y exerce en le tenant, entre autre, par l’immobilisme, le clientélisme, le racisme envers les Blancs, le sentiment de peur qu’il entretient, et les nominations le protégeant des poursuites.

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"Il y a beaucoup de preuves que l’appareil judiciaire est complètement compromis pour protéger la faction pro-Zuma au sein du pouvoir et de la présidence de l’ANC et le protéger, lui et ses amis, de enquêtes et des poursuites pénales", déclare Gareth Newham, chercheur à l’Institut des études de sécurité (ISS).

"Idéologiquement et politiquement, il [Jacob Zuma] est une case vide, un sorte de potentat médiéval cerné de douves sèches où groupes d’intérêt, organisations et factions diverses se battent pour la domination", écrit le journaliste Richard Calland dans son livre "Les années Zuma". Il y déclare aussi avoir cru un moment que Jacob Zuma pourrait être le "Ronald Reagan sud-africain".

(Avec AFP)

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