Présidentielle égyptienne : Abdel Fattah al-Sissi assure que l’armée n’aura aucun rôle politique

S’il est élu président lors du scrutin prévu fin mai, Abdel Fattah al-Sissi, le nouvel homme fort de l’Égypte après la destitution du président Mohamed Morsi, a promis lundi que l’armée ne jouera aucun rôle dans l’exercice du pouvoir. Les Frères musulmans n’auront pas non plus d’existence légale.

Capture d’écran de la télévision égyptienne montrant Abdel Fattah al-Sissi, le 26 mars 2014. © AFP

Capture d’écran de la télévision égyptienne montrant Abdel Fattah al-Sissi, le 26 mars 2014. © AFP

Publié le 6 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Deux semaines après l’annonce officielle de sa candidature à la présidentielle, prévue le 26 et 27 mai, Abdel Fattah al-Sissi a accordé sa première interview à deux chaînes privées égyptiennes. "L’armée ne jouera pas de rôle au pouvoir en Égypte", a déclaré le maréchal à la retraite, véritable homme fort du pays, au cours de l’entretien.

Selon les experts, l’ex-chef de l’armée égyptienne est assuré de remporter le scrutin, tant il est populaire et parce qu’un seul autre candidat ose l’affronter. Son gouvernement intérimaire, installé après le coup de force du 3 juillet, mène une implacable et sanglante répression contre les partisans de Mohamed Morsi, seul chef de l’État jamais élu démocratiquement en Égypte, et contre sa confrérie islamiste des Frères musulmans, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011.

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Les Frères musulmans exclus du jeu politique

"Il n’y aura rien qui ressemble aux Frères musulmans sous votre présidence ?", a demandé une journaliste. "Oui, c’est cela", a rétorqué fermement Abdel Fattah al-Sissi.

Pour expliquer la destitution de Mohamed Morsi, élu un an plus tôt, le chef de l’armée Sissi avait invoqué le 3 juillet les millions d’Égyptiens descendus dans la rue trois jours avant pour réclamer le départ de ce président accusé de mauvaise gouvernance, de vouloir accaparer tous les pouvoirs au profit des Frères musulmans et de vouloir islamiser à marche forcée une société égyptienne très libérale.

C’est pourquoi, depuis son coup de force, le maréchal Sissi jouit d’une très grande popularité à mesure que le pouvoir qu’il dirige de facto réprime les islamistes. La quasi-totalité des médias, publics comme privés, applaudissent à chaque manifestation réprimée, chaque arrestation de pro-Morsi ou chaque condamnation à mort et, chantent les louanges de Sissi qui a promis d’"éradiquer le terrorisme".

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Car depuis l’arrestation du président islamiste déchu, de nombreux attentats visent les policiers et les soldats, notamment au Caire, revendiqués par des groupes jihadistes, dont certains assurent qu’ils s’inspirent d’Al-Qaïda, pour "venger" les manifestants tués ou emprisonnés. Les Frères musulmans ont dénoncé ces attaques, mais le pouvoir les en rend responsables et les ont décrétés "organisation terroriste".

(Avec AFP)

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