Soudan du Sud : violents combats pour le contrôle de la ville pétrolière de Bentiu

De violents combats continuaient lundi à Bentiu entre les rebelles et l’armée regulière qui a lancé une offensive pour le contrôle de cette ville pétrolière du nord du pays.

Des soldats de l’armée du Soudan du Sud dans la ville de Bentiu, le 12 janvier 2014. © AFP

Des soldats de l’armée du Soudan du Sud dans la ville de Bentiu, le 12 janvier 2014. © AFP

Publié le 5 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Des combats continuaient lundi 5 avril à Bentiu, ville pétrolière du nord du Soudan du Sud, dont l’armée avait annoncé avoir repris une base aux rebelles dimanche. "Nous combattons dans et autour de Bentiu pour en reprendre le contrôle. Ils (les rebelles) résistent mais nous avons le dessus", a déclaré le colonel Philip Aguer, porte-parole de l’armée sud-soudanaise.

"L’armée régulière a déclaré dimanche qu’elle avait pris le contrôle de "Nasir" une base importante de Bentiu après de violents combats qui y avaient opposés les deux parties. Un témoin qui a exigé l’anonymat avait confirmé l’information. Les soldats du gouvernement sont maintenant dans Bentiu, il semble qu’ils la contrôlent", avait-il déclaré.

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La ville de Bentui est âprement disputée du fait de la richesse de son sous-sol en or noir, entre l’armée régulière sud Soudanaise, fidèle au président Salva Kiir et les rebelles, alliés de l’ancien vice-président du pays Riek Machar. Ville stratégique, elle a déjà plusieurs fois changé de mains depuis le début du conflit. Les rebelles avaient repris la ville le mois dernier à l’armée gouvernementale suite à de violents combats qui avait fait plusieurs victimes civiles.

Massacres ethniques

Les deux camps sont accusés d’exactions contre les populations sur la base de critères ethniques (dinka et nuer) dont sont issus les deux leaders.

Cette escalade de violences intervient alors que des discussions sont en cours pour des pourparlers entre les deux parties. Le secrétaire d’État américain John Kerry s’était rendu à Juba et avait annoncé vendredi avoir obtenu l’accord du président Salva Kiir pour un face-à-face avec Riek Machar à la fin de dénouer la crise qui a commencé le 15 décembre.

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Les États-Unis ont menacé les deux hommes de sanctions s’ils ne procédaient pas à des négociations pour mettre fin au conflit. Le président Salva Kiir avait donné son accord alors que Riek Machar semblait moins enthousiaste sur la question d’un face-à-face proposé par Washington. Les autorités soudanaises ont réitéré lundi leur volonté de discuter avec le camp adverse pour trouver des solutions de règlement d’une guerre civile qui a déjà fait des milliers de morts, au moins 1,2 million déplacés et plus de 78 000 civils repartis sur huit bases de l’ONU.

Risques de famine et de génocide

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"Bien sûr, le président (Kiir) continue de vouloir rencontrer face-à-face le chef rebelle (Riek Machar) afin qu’ils s’assoient ensemble et ramènent la paix dans le pays. Les gens travaillent pour faire en sorte que ce soit le plus vite possible", a annoncé Mayen Makol, porte-parole du ministère sud-soudanais des Affaires étrangères.

Plusieurs organisations humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme. Selon elles, le Soudan du Sud est menacé par la famine. Quant à l’ONU et les Etats-Unis, ils craignent un autre Rwanda, un génocide.

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