Égypte : triple attentat meurtrier à la veille de l’ouverture de la campagne présidentielle

Trois attentats ont frappé l’Égypte vendredi, à la veille de l’ouverture de la campagne présidentielle. Un soldat et un policier ont été tués.

Des Egyptiens sur le site d’un attentat qui a tué un soldat et un policier. © AFP

Des Egyptiens sur le site d’un attentat qui a tué un soldat et un policier. © AFP

Publié le 2 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Trois attentats ont tué un soldat et un policier, vendredi 2 mai, en Égypte, alors que s’ouvre samedi la campagne pour la présidentielle, que l’ex-chef de l’armée, Abdel Fatah al-Sissi, est quasi sûr de remporter. À Al-Tour, chef-lieu de la province du Sud-Sinaï, bastion des groupes d’insurgés islamistes, un kamikaze a fait exploser sa bombe à un poste de contrôle de la police et de l’armée.

Selon un porte-parole militaire, l’assaillant habillé en bédouin s’est approché du point de contrôle et a demandé des renseignements avant de faire exploser sa bombe. Un soldat a été tué et six policiers blessés.

la suite après cette publicité

Au même moment, cinq ouvriers ont été blessés par un autre attentat-suicide contre un bus sur une route voisine, selon le ministère de l’Intérieur. Un peu plus tard au Caire, un engin explosif caché dans un feu de signalisation a tué un policier et en a blessé quatre autres, dont un officier, selon le ministère. Enfin, lors d’affrontements, vendredi 2 mai, entre partisans et détracteurs de Mohamed Morsi près d’Alexandrie, une personne a été tuée et cinq autres blessées, a également indiqué un responsable de la sécurité. Douze personnes impliquées dans ces violences ont été arrêtées.

Vague d’attentats

Les forces de l’ordre sont la cible d’une vague d’attentats revendiqués par des groupes jihadistes disant agir en représailles à la sanglante répression qui s’est abattue sur les partisans de Mohamed Morsi à la suite de la destitution de l’ancien président.

Depuis juillet, les attaques contre les forces de sécurité ont fait quelque 500 morts, selon le gouvernement intérimaire mis en place le 3 juillet par le général Abdel Fattah al-Sissi. Devenu maréchal, puis candidat à l’élection présidentielle des 26 et 27 mai, celui-ci est le véritable homme fort du pays et jouit d’une très grande popularité au sein d’une population excédée par trois années de chaos. Il est quasiment certain d’emporter haut la main la présidentielle, d’autant qu’un seul autre candidat ose le défier, Hamdeen Sabbahi, une vieille figure de la gauche laïque égyptienne.

la suite après cette publicité

Pire que Moubarak ?

Depuis le coup de force des militaires, soldats et policiers ont tué plus de 1 400 manifestants pro-Morsi, et plus de 15 000 de ses partisans ont été emprisonnés, selon des ONG. De plus, des tribunaux ont récemment prononcé de manière expéditive des centaines de peines de mort contre des islamistes présumés.

la suite après cette publicité

Le pouvoir intérimaire s’en est également pris aussi à la contestation libérale et laïque inquiète d’un retour en force des militaires au sommet de l’État. L’interdiction à l’automne de toute manifestation qui ne serait pas autorisée par le ministère de l’Intérieur, puis l’arrestation et la condamnation de jeunes leaders laïques de la révolte de 2011, fait redouter l’avènement d’un régime plus autoritaire que celui de Moubarak.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires