Nigeria : les parents des jeunes filles enlevées par Boko Haram manifestent leur colère
Les parents des jeunes lycéennes enlevées par des hommes de Boko Haram, au nord-est du Nigeria, ont manifesté mercredi dans l’État de Borno pour réclamer plus d’implication de la part du gouvernement et demander l’aide de la communauté internationale.
Le rassemblement qui a eu lieu à Chibok, jeudi 1er mai, a réuni près de 100 parents parfois en pleurs, tous habillés en rouge. Ils ont marché sur le domicile d’un élu local avant de se diriger vers le lycée où des dizaines de jeunes filles ont été enlevées le 14 avril par Boko Haram. Selon les responsables de l’État de Borno, 129 lycéennes ont été enlevées puis 52 se sont ensuite échappées, laissant 77 prisonnières. Mais les habitants de Chibok, et notamment la directrice du lycée, affirment que 230 filles âgées de 12 à 17 ans ont été enlevées et que 187 restent aujourd’hui captives.
Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire : "Trouvez nos filles". "Nous voulons qu’elles reviennent. Nous voulons que les Nations unies viennent nous aider à les sauver. Par cette marche, nous voulons dire au monde entier que nous avons besoin de leur aide pour obtenir la libération de nos filles", a affirmé Enoch Mark, un manifestant.
Les parents ont ensuite prié pour la libération de leurs filles. Ils accusent les autorités de négligence et reprochent au pouvoir de ne pas tenir compte de la gravité de la situation. "Imaginez que 25 pays ont uni leurs efforts pour rechercher un avion malaisien disparu dont les passagers étaient sans doute morts. Ici, nous parlons de dizaines de jeunes filles vivantes enlevées par des gens connus pour être sans pitié. Mais le gouvernement ne semble pas s’en inquiéter plus que ça" a declaré Yakubu Maina, un père qui participait à la manifestation.
Le soutien de Seun Kuti
Ce même 1er mai, à Lagos, les médias locaux ont relevé des incidents où la police a dispersé avec des gaz lacrymogène les manifestants qui brandissaient des pancartes critiquant le président Goodluck Jonathan. Certains d’entre eux portaient des tee-shirts rouges avec l’inscription "Chibok : ramenez nos filles vivantes". Seun Kuti, le fils du célèbre musicien Fela, leur a apporté son soutien. Par ailleurs à Abuja, le dirigeant du Congrès nigérian du travail, Abdulwahed Omar, a profité de la manifestation du 1er mai à laquelle assistait le président Goodluck Jonathan pour rappeler l’enlèvement des filles : "Nos cœurs saignent et nous prions pour qu’elles soient libérées en bonne santé".
"La guerre contre le terrorisme ne semble pas avancer en ce moment. Nous réclamons plus d’initiatives et d’engagement", a-t-il déclaré. Des manifestations similaires avaient déjà eu lieu mercredi à Abuja, dans les États de Kano et Oyo (nord-ouest) contre l’incapacité des autorités à retrouver les jeunes-filles.
(Avec AFP)
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