Opposition burundaise : Alexis Sinduhije interpellé à l’aéroport de Bruxelles
L’opposant burundais Alexis Sinduhije a été interpellé jeudi à l’aéroport de Bruxelles, alors qu’il arrivait du Tchad. Le président du Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD) est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par le Burundi en mars pour « organisation d’un mouvement insurrectionnel ».
Alexis Sinduhije a été interpellé, jeudi 1er mai au matin, à l’aéroport de Zaventem, à Bruxelles, où son avion venait d’atterrir en provenance de N’Djamena. Le président du MSD serait, selon son avocat, joint par RFI, sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour "organisation d’un mouvement insurrectionnel", communiqué par le Burundi aux autorités belges.
Alexis Sinduhije est considéré par Bujumbura comme responsable des violences entre ses militants et la police qui ont eu lieu le 8 mars dernier. Il avait été, le 12 mars, inculpé d’"insurrection", tout comme 71 autres militants de l’opposition, et risque la prison à perpétuité.
Selon le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères, Alexis Sinduhije doit rester en Belgique jusqu’à nouvel ordre, dans un centre de l’aéroport. Selon son avocat, il ne devrait pas être extradé avant au moins une semaine. Alexis Sinduhije avait déjà été arrêté en janvier 2012 à Dar es-Salaam mais la Tanzanie avait refusé de le livrer aux autorités burundaises.
Climat très tendu dans l’attente de 2015
Rentré d’exil il y a à peine un an, Alexis Sinduhije est également le fondateur de la RPA, une des radios privées les plus écoutées du pays. Il avait déjà été contraint de quitter le Burundi en 2010, après les violences consécutives à la contestation des résultats des élections présidentielle et législatives.
Son parti, le MSD, fondé en 2009, recrute essentiellement dans les rangs de la jeunesse. Comme la quasi-totalité de l’opposition, il avait boycotté la présidentielle et les législatives de 2010, largement remportées par le parti du président Pierre Nkurunziza.
Cette arrestation intervient alors que le climat est de plus en plus tendu à mesure que les élections générales prévues l’an prochain se rapprochent. L’opposition est décidée à barrer la route à l’actuel président, qui souhaite briguer un troisième mandat, et manifeste contre la volonté affichée du pouvoir de modifier la Constitution issue des accords de paix ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006). Le Conseil de sécurité de l’ONU et les États-Unis ont tous deux adressé une mise en garde aux autorités burundaises, en les appelant à davantage de souplesse.
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Par Mathieu OLIVIER
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