Burkina Faso : la justice se déclare incompétente sur l’exhumation de Thomas Sankara

Le tribunal de grande instance de Ouagadougou s’est déclaré incompétent mercredi sur la demande d’exhumation du corps de Thomas Sankara. Une décision qui a provoqué la colère de la famille de l’ancien président burkinabè.

La tombe de Thomas Sankara au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou. © AFP

La tombe de Thomas Sankara au cimetière de Dagnoën à Ouagadougou. © AFP

Publié le 30 avril 2014 Lecture : 1 minute.

Après avoir repoussé deux fois son délibéré, le tribunal de grande instance de Ouagadougou s’est déclaré incompétent mercredi 30 avril sur la demande d’identification du corps qui se trouve dans la tombe supposée de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara.

"Nous ne sommes pas contents" de la décision, a réagi l’avocat de la famille, Me Bénéwendé Sankara, qui n’a aucun lien de parenté avec l’ex-chef d’État. "Nous pensions que cette chambre, au regard des textes, était compétente pour juger une affaire civile. Nous allons faire appel", a-t-il poursuivi calmement.

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>> Pour aller plus loin : Qui a peur de la tombe de Thomas Sankara ?

À l’énoncé de la décision, une centaine de personnes ont manifesté dans l’enceinte même du tribunal, s’écriant "À bas la justice burkinabé" ou encore "À quand la vérité pour le peuple burkinabè ?".

"Déception"

Mousdila Sankara, le cousin de l’ex-président, a confié sa "déception" quant au délibéré, qu’il dit ne pas comprendre même s’il s’y "attendait un peu".

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"La justice burkinabè est incapable de rendre le droit aux citoyens", a réagi Serge Bambara, dit Smokey, un chanteur connu pour son hostilité au régime, présent au tribunal.

En octobre 2010, les ayants droit de l’ex-président avaient assigné l’État par voie judiciaire pour ouvrir la tombe présumée et expertiser sa dépouille.

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En avril 2006, le Comité des droits de l’homme de l’ONU avait demandé à l’État burkinabé d’élucider l’assassinat de Thomas Sankara, de fournir à la famille les moyens d’une justice impartiale, de prouver le lieu de son enterrement et de dédommager la famille pour le traumatisme subi.

>> Lire aussi : Révolution burkinabè, les fantômes de Sankara

(Avec AFP)

 

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