RDC : qui sont les 100 nouveaux bénéficiaires de la loi d’amnistie ?
Kinshasa a rendu public mercredi une liste de 100 nouveaux amnistiés. On y trouve notamment des adeptes du mouvement politico-religieux Bundi dia Kongo, des ex-M23, des miliciens Kata Katanga et des proches de Diomi Ndongala.
C’est la "deuxième vague des personnes bénéficiaires de la loi d’amnistie" en RDC. Le 30 avril, le gouvernement congolais a publié une liste de 100 nouveaux amnistiés, parmi lesquels 25 miliciens séparatistes Kata Katanga, 10 adeptes du mouvement politico-religieux Bundi dia Kongo, 5 ex-rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), le groupe dit "Imperium" constitué de proches de l’opposant Diomi Ndongala, mais aussi l’ancien député Muhindo Nzangi, qui avait été condamné en août 2013 à trois ans de prison pour offenses au chef de l’État.
Une première liste d’amnistiés reprenant quelque 50 noms avait été publiée le 19 avril par le ministère de la Justice. "Il n’y a donc pas lieu de désespérer car des listes d’amnistiés continueront à être publiées au fur et à mesure que les actes d’engagement des personnes éligibles à ce pardon de la nation parviendront à qui de droit", a rassuré mercredi Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais, soulignant que "même pour les auteurs de crimes graves non couverts par la loi d’amnistie, le président [Joseph Kabila] et le gouvernement préfèrent les voir revenir eux aussi dans leur pays pour pouvoir s’expliquer, se justifier dans le respect du principe de la présomption d’innocence".
Makenga, Lumbala et colonel Tshibangu non amnistiables
Dans ce dernier lot, on retrouve entre autres le député déchu Roger Lumbala, qui n’est plus retourné au pays depuis septembre 2012. L’opposant qui se réclame "fidèle à Étienne Tshisekedi" est "non amnistiable", a réaffirmé, le 30 avril à Jeune Afrique, le porte-parole du gouvernement congolais. On le soupçonnerait d’avoir été complice de "recrutement d’enfants soldats" lors de l’insurrection du colonel déserteur John Tshibangu. Un crime exclu du champ de l’amnistie. "Mais s’il estime qu’il n’y est pour rien, le gouvernement l’encourage alors à rentrer au pays pour se défendre devant la justice", ajoute Lambert Mende.
>> Lire aussi RDC : Kapend, Diomi Ndongala, Lumbala… Amnistiables ou pas ?
Mais, dans cette "deuxième vague" de personnes amnistiées, on retrouve sept personnes impliquées dans le mouvement insurrectionnel du colonel John Tshibangu. De quoi rassurer Roger Lumbala. "Si on amnistie les personnes qui sont accusées d’avoir été avec nous, pourquoi nous ne serions pas amnistiables", s’interroge-t-il, "confiant" de la suite des événements. Selon lui, tout ne serait qu’une question de temps. "Une fois que j’aurai rempli le formulaire [acte d’engagement à ne plus récidiver], tout sera réglé", répète-t-il.
"Il peut toujours rêver", lui rétorque Lambert Mende qui rappelle que "même dans le M23, il y a des personnes amnistiables et d’autres qui ne le sont pas pour avoir commis des crimes graves, à l’instar de Sultani Makenga", l’ancien chef de la rébellion. "Il en est de même de John Tshibangu et de Roger Lumbala que la justice accuse d’avoir été en première ligne dans la commission de certains crimes graves qui ne sont pas amnistiables", martèle le ministre.
Liste de 100 personnes amnistiées le 30 avril en RDC.
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Par Trésor Kibangula
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