Soudan du Sud : selon l’ONU, 9 000 enfants soldats ont été enrôlés dans les deux camps

L’ONU dit craindre que le conflit au Soudan du Sud ne « dérape dans une violence grave qui échappe à tout contrôle » et a affirmé mercredi que plus de 9 000 enfants ont été recrutés au sein des forces armées des deux camps.

La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay, le 8 décembre 2013 à Genève. © AFP

La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay, le 8 décembre 2013 à Genève. © AFP

Publié le 30 avril 2014 Lecture : 2 minutes.

Alors que les la Mission de l’ONU au Darfour (Minuad) est sous le feu des critiques, le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide, Adama Dieng, et la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Navi Pillay, ont conclu mercredi 30 avril au matin, une visite de deux jours au Soudan du Sud.

Des "incitations à la haine" et des tueries "sur des bases ethniques" font craindre que "ce conflit dérape dans une violence grave qui échappe à tout contrôle", a estimé Adama Dieng. "Le secrétaire général Ban Ki-moon est très inquiet et fera en sorte que ce qui est arrivé au Rwanda ne se reproduise jamais ailleurs sur ce continent", a-t-il assuré.

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"Nous devons nous assurer que les responsables des crimes commis ici en répondent (…) L’actuelle culture de l’impunité ne peut que miner nos efforts. Nous avons appris cela à nos dépens d’événements en d’autres endroits, notamment du génocide perpétré il y a 20 ans au Rwanda", a expliqué Adama Dieng, ancien greffier du Tribunal international pour le Rwanda (TPIR).

"Aux rescapés du génocide, nous devons le serment de prendre toutes les mesures possibles en notre pouvoir pour protéger les populations d’un nouveau Rwanda. Il n’y a pas d’excuse à l’inaction", a-t-il poursuivi.

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Lors de leur visite, Adama Dieng et Navi Pillay ont rencontré le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont les troupes s’affrontent depuis mi-décembre sur fond de rivalités au sein du régime.

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"La communauté internationale doit faire pression sur les dirigeants politiques du pays, pour qu’ils cessent d’entraîner aveuglément leur peuple sur le chemin de l’autodestruction", a déclaré Navi Pillay, critiquant sévèrement les responsables des deux camps.

Elle a précisé que des enquêtes en cours détermineraient "ce que les chefs politiques et militaires (des deux camps) savaient, auraient dû savoir, ou les mesures (…) qu’ils n’ont pas prises pour empêcher des crimes de guerre ou contre l’humanité" au Soudan du Sud.

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Navi Pillay s’est dite "atterrée par l’apparente indifférence affichée par les deux dirigeants concernant le risque de famine" quand elle a soulevé la question.

"La perspective d’infliger faim et malnutrition à grande échelle à des centaines de milliers de leurs concitoyens, en raison de leur incapacité personnelle à résoudre leurs différends pacifiquement, n’a pas semblé les toucher beaucoup", a-t-elle poursuivi.

9 000 enfants soldats

Elle a par ailleurs souligné, citant des chiffres de l’Unicef, que "plus de 9 000 enfants ont été recrutés au sein des forces armées des deux camps", des faits constitutifs de crimes de guerre.

La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme  a également affirmé que 32 écoles sont aux mains des troupes des deux camps, une vingtaine de centres de soins ont été attaqués, de nombreuses femmes et filles ont été violées ou enlevées et des enfants sont morts dans des tueries de civils commises tant par l’armée que par les forces pro-Machar.

"Jusqu’où cela doit-il encore empirer avant que ceux qui peuvent mettre fin à ce conflit, particulièrement le président Kiir et Riek Machar, décide de le faire?", a-t-elle interrogé.

(Avec AFP)

 

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