Mali : le nouveau ministre de la Réconciliation nationale critiqué par les rebelles touaregs
Dans un communiqué commun diffusé mardi, les leaders des quatre principaux groupes armés du Nord du Mali – MNLA, HCUA, MAA, CPA – critiquent vigoureusement le nouveau ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed.
Le courant ne passe pas. Nommé le 12 avril ministre de la Réconciliation nationale afin de relancer des discussions de paix totalement bloquées, Zahabi Ould Sidi Mohamed n’est visiblement pas en odeur de sainteté auprès de ses interlocuteurs rebelles du Nord. Dans un communiqué cosigné le lundi 28 avril par leurs leaders, les quatre principaux groupes armés se revendiquant de l’Azawad – Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA) – parlent de nouveau d’une seule et même voix pour rejeter "totalement" le plan d’action ministériel visant à relancer le dialogue entre les belligérants.
Selon eux, Zahabi Ould Sidi Mohamed a lancé ce plan de manière unilatérale et sans les consulter. Ils déclarent donc "ne pas reconnaître le ministre de la Réconciliation comme leur interlocuteur" et décrivent ses propos comme "parsemés de contre-vérités et d’incohérences", le tout étant signe d’un "profond amateurisme". En off, les critiques sont encore plus virulentes. "Nous ne parlerons pas avec lui, c’est un traître à la cause de l’Azawad", affirme ainsi un haut responsable touareg. Arabe natif de Tombouctou, Zahabi Ould Sidi Mohamed avait été un des leaders de la rébellion du début des années 1990.
Maintenir le dialogue
Malgré cette offensive contre le nouveau ministre de la Réconciliation nationale, les quatre signataires du communiqué – Bilal Ag Achérif (MNLA), Alghabass Ag Intalla (HCUA), Ahmed Ould Sidi Mohamed (MAA), et Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (CPA) – affirment toutefois vouloir maintenir le dialogue avec les autorités maliennes et "poursuivre la recherche d’une solution durable au conflit" actuel. Ils reconnaissent à cet égard "un seul et unique émissaire officiel" en la personne de Modibo Keïta, ancien Premier ministre désigné il y a quelque jours Haut représentant du président Ibrahim Boubacar Keïta pour le dialogue inter-malien.
Outre la pique contre Zahabi Ould Sidi Mohamed, ce communiqué scelle aussi la réconciliation entre le MNLA de Bilal Ag Achérif et la CPA, une dissidence lancée en mars dernier par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh. Les deux rebelles touaregs se sont vus à plusieurs reprises ces derniers jours à Ougadougou et se sont, selon Ag Mohamed Assaleh, "mis d’accord pour adopter une position commune" en vue des négociations à venir avec le gouvernement malien.
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Benjamin Roger
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